Roman : Les Revenants de l’inspecteur Sadorski -La face cachée des trafics d’art sous la botte nazie

Romain Slocombe a écrit une œuvre magistrale avec la saga Sadorski composée de huit volumes et un autre à paraître Sadorski et la mort subite.

Avec le dernier roman Les revenants de l'inspecteur Sadorski, publié par Robert Laffont, (date de sortie le 4 septembre 2025), l'auteur poursuit l'histoire de sa plongée brutale pendant la Seconde guerre mondiale.

Les revenants de l'inspecteur Sadorski - Romain Slocombe

Hommage à un peintre assassiné

Sadorski est un policier chasseur de Juifs, profondément pétainiste, mais qui n'apprécie pas tellement les troupes d'occupation allemande. Il a perdu un œil à la Libération en étant lynché par la foule à Paris. Cette fois, il doit retrouver des toiles de maîtres disparues et souvent vendues par des galeries complaisantes aux représentants du Reich tout puissant. L'auteur indique qu'entre avril 1941 et juillet 1944, 20 000 œuvres ont pris le chemin de L'Allemagne. Il rend hommage à un peintre allemand Otto Freundlich mort en déportation en 1943. Son histoire est celle des artistes maudits accusés de représenter un art dégénéré. Ils étaient pourtant visionnaires en s'exprimant d'une façon unique.

Sadorski , renvoyé de la police pour collaboration , recherché par la justice, tente de trouver un des tableaux de Freundlich pour le compte d'un cabinet spécialisé dans les biens des Juifs spoliés. On croise Picasso et on respire l'ambiance d'une époque peuplée de faux résistants et anciens collabos, des aventuriers véreux et des déportés de retour de l'enfer. Les vrais héros sont rares.

Une balle et ... quatre morts

L'auteur excelle à puiser dans les archives pour raconter l'histoire  d'une façon magistrale. Des pages bouleversantes sont consacrées à la survie dans les camps de concentration. On apprend qu'un adjudant SS, pendu à la Libération, avait l'habitude à Birkenau de placer 4 déportés ensemble de telle sorte qu'une seule balle les tue ensemble et en même temps.

Le sommet du courage

Le lecteur médusé apprend que des déportées parties de Pantin sont arrivées dans un camp de concentration en chantant Le régiment de Sambre et Meuse. Des actes de courage incroyables sont évoqués comme cette déportée polonaise qui a pris l'arme d'un SS avant de faire feu en tuant un nazi et en blessant un autre. Une autre déportée nue a donné plusieurs claques à un gardien avant d'être conduite dans le chambre à gaz.

En 1945 une manifestation contre les Juifs à Paris

D'autres faits historiques surgissent tellement insensés que l'on se surprend à penser qu'ils sont issus de l'imagination de l'auteur. 

Il n'en est rien. Que penser de la manifestation antisémite à Paris qui s'est déroulée le 17 mai 1945 en étant organisée par une fédération de locataires furieuse du retour de déportés ?  Des habitants  voulaient  ainsi continuer à loger dans les appartements des Juifs chassés de chez eux par les nazis.

Romain Slocombe nous propose une vraie leçon d'histoire brutale et édifiante.