Publié le 19/04/2022

Les Musées départementaux en Vaucluse … « Laissez-vous surprendre »

Depuis le 1er avril 2022, les musées départementaux du pays de Vaucluse, fréquentés le reste de l’année, sur rendez-vous, par les scolaires et les groupes, sont ouverts à tout public. Au nombre de cinq : Musée de la Boulangerie à Bonnieux, Musée d’Histoire Jean Garcin 39-45 à Fontaine de Vaucluse, Musée Bibliothèque François Pétrarque à Fontaine de Vaucluse, Musée de la Boulangerie à Cadenet, Musée du Cartonnage et de l’Imprimerie à Valréas. Les cinq structures ont axé leur programmation autour de ‘l’insolite’. Une programmation riche qui suscite intérêt et curiosité. Eve Duperray, Conservateur en Chef, en est l’instigatrice.

Musee de la Boulangerie Cadenet Musees Vaucluse

Les musées départementaux du pays de Vaucluse sont ouverts au grand public depuis le 1er avril 2022.
Tout au long de la saison, il est proposé de nombreux événements à venir dans ces lieux insolites du département du Vaucluse, riches en culture, patrimoine et mémoire.
On peut retrouver le programme complet des manifestations culturelles sur www.vaucluse.fr.

Les musées départementaux du pays de Vaucluse

Musée de la Boulangerie à Bonnieux
Musée d’Histoire Jean Garcin 39-45 à Fontaine de Vaucluse
Musée Bibliothèque François Pétrarque à Fontaine de Vaucluse
Musée de la Boulangerie à Cadenet
Musée du Cartonnage et de l’Imprimerie à Valréas

Les Musées, sources d’inspiration

Les musées sont une source d’inspiration et d’échanges vivants d’idées entre les visiteurs, les communautés et les réseaux sociaux. Les musées contribuent au changement et au développement d'une communauté. Aujourd'hui, en effet, elles constituent un lieu important d'engagement civique, fondé sur la confrontation et le renforcement de l'identité.
Reconnaître et mettre en œuvre les bonnes pratiques d'accessibilité du patrimoine culturel ne signifie pas simplement "promouvoir" auprès d'un public plus large, mais agir dans le sens d'une participation informée, où un rôle fondamental est joué par la construction d'une expérience de qualité qui aide les citoyens à prendre conscience des valeurs intrinsèques du patrimoine culturel et par la participation, afin que le public prenne conscience des valeurs intrinsèques de notre patrimoine et de notre tradition culturelle.
Cela exige une compréhension approfondie des besoins et des attentes culturels et une attention particulière à la relation avec le contexte. C’est la tâche à laquelle s’attelle, avec précision et efficacité, mais aussi d'une manière innovante, Eve Duperray, Conservateur en Chef du Patrimoine et Chef du Service de la Conservation Départementale

EVE DUPERRAY CONSERVATRICE MUSEES VAUCLUSE DEPARTEMENT
Eve Duperray, Conservateur en Chef du Patrimoine et Chef du service de la Conservation départementale

Eve Duperray, Conservateur en Chef du Patrimoine et Chef du service de la Conservation départementale.

Danielle Dufour Verna/Projecteur tv – Bonjour Eve Duperray. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Eve Duperray – Je suis Conservateur en Chef du Patrimoine et Chef du Service de la Conservation Départementale qui réunit deux missions. La première concerne la gestion scientifique, culturelle, des Musées départementaux qui sont au nombre de cinq. La seconde mission recouvre toutes les actions en direction du patrimoine culturel, c’est-à-dire du Patrimoine qui est conservé in situ, avec les objectifs qui sont fixés par la chaine patrimoniale, en particulier la mission inventaire car nous sommes conventionnés avec la Région depuis 2014 pour mener des inventaires thématiques des 151 communes du département. Les résultats de ces inventaires sont publiés en ligne. On les trouve sur le portail « Dossier de l’Inventaire en Région Sud ».

DDV – La date d’ouverture est au 1er avril 2022 ...

Eve Duperray – Oui, au 1er avril des Musées à tous les publics, mais les musées sont ouverts à l’année pour les groupes. La saison avec la programmation culturelle commence le 1er avril, mais en dehors –je ne parle pas de la pandémie que nous avons vécue qui n’est, malheureusement, pas tout à fait derrière nous – les musées restent ouverts à l’année, mais sur rendez-vous, pour des groupes. Par exemple, le Musée d’Histoire à Fontaine de Vaucluse, reçoit énormément de scolaires à l’année, indépendamment de l’ouverture à la haute saison.

DDV – Quelles sont les spécificités de ces musées ?

« Appellation ‘Musée de France’ : des collections inaliénables, imprescriptibles. »

Eve Duperray – Là, on parle vraiment des musées départementaux, des musées qui sont propriété du Département. Les cinq musées font partie d’un réseau qui s’appelle Vaucluse Musées, avec une carte d’adhésion qui donne la gratuité aux Vauclusiens et leur permet de circuler d’un musée à l’autre. Il y a également des périodes de gratuité, comme les premiers dimanches de chaque mois ou Les Matinales de l’été dont trois bénéficient de l’appellation ‘Musée de France’. C’est très important parce que c’est une appellation qui fait que leurs collections sont vraiment inaliénables, imprescriptibles et qu’elles relèvent de la notion de Trésor National.

Musée de la cartonnerie et imprimerie Valreas vaucluse

Ce sont : Le Musée Bibliothèque François Pétrarque à Fontaine de Vaucluse qui, comme son nom l’indique, est un musée littéraire avec des fonds bibliophiliques, artistiques, et, en particulier, une collection d’art moderne autour de l’œuvre de René Char. Ensuite, le Musée d’Histoire Jean Garcin, ‘L’appel de la Liberté’. C’est un musée d’histoire contemporaine, un musée de société, fortement ancré dans les problématiques citoyennes. C’est la raison pour laquelle nous recevons de très nombreux scolaires. L’an dernier nous étions sur une exposition qui concernait les mémoires républicaines en Vaucluse et sur la première République, la République révolutionnaire et de la création des départements en 1793. Le troisième musée qui possède l’appellation ‘Musée de France’, est le Musée du Cartonnage et de l’Imprimerie de Valréas. Ce dernier musée appartient à une famille de musées, c’est-à-dire à trois musées qui sont consacrés à la valorisation de savoir-faire. On les appelle les musées de métier. Ce sont des musées d’ethnologie. Ils sont sur des territoires, en particulier pour Valréas et pour Cadenelle, qui ont subi la cessation d’une activité économique. Ces musées jouent un rôle important dans la mutation de ces territoires parce qu’ils sont là comme garants mémoriels et identitaires de ces territoires.

DDV – Dans votre musée d’Histoire si bien nommé ‘L’appel de la Liberté’, est-il prévu quelque chose pour les scolaires par rapport à la situation actuelle en Ukraine?

« ‘La Liberté de l’Esprit’ au Musée d’Histoire »

Eve Duperray – Nous recevons entre 5 et 6000 scolaires chaque année. Ce qui est important. Tous les collégiens du département, à un moment de leur scolarité, sont venus dans ce musée. Il y a un regain de fréquentation car nous sortons du COVID, lié évidemment également au contexte de la guerre en Ukraine. Ce qui est très important, c’est que, cette année, dans le cadre de la programmation, figure la réouverture, le 11 avril, de la troisième section du musée d’Histoire qui avait été temporairement fermée pour présenter l’exposition sur les mémoires républicaines. C’est une section extrêmement importante car elle donne sa spécificité, son originalité, à ce musée. Elle s’intitule ‘La Liberté de l’esprit’ et est consacrée aux lettres et aux arts dans la Résistance. L’accent sera porté pour mettre en valeur, plus que jamais, l’engagement des poètes, des intellectuels, des artistes, contre toutes les formes de totalitarisme.

DDV – En plus de vos fonctions, vous êtes une femme de lettres, une historienne, née à Lyon mais amoureuse de la Provence et de Pétrarque en particulier…

Eve Duperray – Oui, parce que j’ai travaillé 7 ans sur le thème qui a été publié aux Publications de la Sorbonne, que j’avais soutenu en 95 à Paris I. Je suis une généraliste parce que je suis sur des domaines de connaissances très hétérogènes, différents, mais, initialement, j’étais quand-même, avant tout, une spécialiste d’histoire littéraire. Donc j’ai travaillé sur le mythe de Vaucluse. C’est vrai que j’ai beaucoup publié et que je continue à publier.