- Auteur Philippe Depetris
- Temps de lecture 3 min
Concerti pour claviers de Bach : David Fray conjugue virtuosité au clavier et direction de l’OPMC
Les délices jubilatoires des concerti pour claviers de Bach avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo dirigé du piano par David Fray. Retour sur le concert donné le 30 novembre, clôturé par des ovations chaleureuses du public.

© Emma Dantec OPMC communication
Le concert donné ce dimanche 30 novembre 2025 à l’auditorium Prince Rainier III de Monaco fera date. Il a transporté le public au temps des soirées offertes au Café Zimmermann par le célèbre Collegium Musicum de Leipzig alors sous la direction de Jean-Sébastien Bach.
David Fray, pianiste et chef, à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

Maître d’œuvre de ce merveilleux voyage dans l’univers musical du Cantor, David Fray dirigeait de son piano les cordes de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo en grande forme emmenée par leur magnifique violon solo Liza Kerob. Le programme était entièrement consacré aux concerti pour 2 claviers en do majeur (BWV 1061), en do mineur (BWV 1062) en do mineur (BWV 1060), pour 3 claviers en re mineur (BWV 1063) et pour 4 claviers en la mineur (BWV 1065) de Jean-Sébastien Bach. Ce corpus initialement conçu pour les clavecins a trouvé sous les doigts des quatre solistes qui se sont succédés pour ces différentes interprétations, une lecture d’une rare vitalité pour les mouvements rapides et d’une remarquable sensibilité pour les mouvements lents.
David Fray avait réuni celui qui fut son professeur au CNSM de Paris, Jacques Rouvier et deux autres élèves de ce dernier, Audrey Vigoureux et Emmanuel Christien, une distribution quasi « familiale » qu’il avait composée pour l’enregistrement de ces mêmes œuvres paru en 2018 chez Erato et dont il était le trait d’union enchaînant personnellement les cinq concerti du programme.
Musicalité et lisibilité
On connait les affinités du pianiste avec Jean-Sébastien Bach. On aura apprécié avec quelle justesse des tempi, David Fray a entrainé de son piano les forces vives qui l’accompagnaient sur scène, sculptant véritablement la musique de ses gestes précis, ses mains soulignant chaque détail, chaque inflexion avant de revenir sur le clavier se glisser harmonieusement dans la conversation générale. L’interprétation de ces concerti reste toujours un défi de même que leur direction du clavier. Il faut en effet préserver ce qui est essentiel dans ces partitions, la musicalité et la richesse de cette conversation polyphonique entre les pianos et les cordes, la lisibilité de la ligne mélodique passant en cohésion totale d’un piano à l’autre. Et c’est précisément cette osmose sensible et jubilatoire des pianos avec l’orchestre qui constitua la véritable réussite du concert. On l’a remarqué tout particulièrement dans le concerto BWV 1065 où l’on a entendu non plus quatre pianos mais un seul instrument.

Le public qui emplissait l’auditorium ne s’y est pas trompé réservant à David Fray et ses partenaires ainsi qu’à l’orchestre des ovations d’une telle chaleur que les deux mouvements rapides du concerto pour quatre violons. Un véritable régal apprécié à sa juste mesure.











