- Auteur Jacques Jarmasson
- Temps de lecture 5 min
« Italia ! De Vivaldi à Fellini » L’Italie honorée à l’accordéon par Théo Ould et l’Orchestre national Avignon-Provence
Italia ! De Vivaldi à Fellini, avec Théo Ould, à l’accordéon, Pierre Mosnier à la direction, et l’harmonie et les timbales de l’Orchestre national Avignon-Provence. Un véritable voyage musical, lumineux et généreux, qui a fait dialoguer les siècles, les styles et les émotions.

Extrait de La Traviata – Verdi – Théo Ould, Pierre Mosnier, Orchestre national Avignon-Provence. Vidéo ©Marie-Céline Solérieu Photo © Jacques Jarmasson
Sous la direction de Pierre Mosnier, avec Théo Ould à l’accordéon et l’harmonie de l’Orchestre national Avignon-Provence, le 18 octobre dernier, l’Opéra Grand Avignon a vibré aux accents de la péninsule. Dans le cadre de la 9ᵉ édition de La Bella Italia à Avignon, le public a eu le privilège d’assister à un concert certes audacieux mais particulièrement enchanteur : Italia ! De Vivaldi à Fellini, un véritable voyage musical, lumineux et généreux, qui a fait dialoguer les siècles, les styles et les émotions.
Italia ! De Vivaldi à Fellini - Théo Ould, accordéon - Pierre Mosnier, chef d'orchestre
La soirée a offert une somptueuse traversée des paysages sonores italiens, des fastes du baroque aux rêveries cinématographiques de Nino Rota, des effluves de la chanson napolitaine aux échos enflammés des chœurs d’opéra.
Au centre de ce kaléidoscope sonore, un invité d’exception, Théo Ould, jeune accordéoniste prodige à l’ascension fulgurante, dont la virtuosité a littéralement électrisé la salle.

Quand Vivaldi rencontre Fellini
L’idée de ce programme, signée Cyrille Lehn et Didier Benetti pour les arrangements, relevait du pari artistique autant que du manifeste esthétique en faisant dialoguer Vivaldi et Rota, confronter la ferveur baroque à la douceur mélancolique de la musique de film, mêler le populaire et le savant, le sacré et le profane.
Ce tissage d’univers, d’une élégance rare, a pris tout son sens grâce à ses acteurs, dont Pierre Mosnier, qui a remplacé au pied levé Didier Benetti, initialement prévu à la baguette.

Chacune des œuvres, subtilement réécrites pour harmonie et accordéon, dévoilait une Italie à la fois intemporelle et moderne. L’Italie du soleil, des larmes et du panache, celle des ruelles de Naples comme des salons vénitiens.
Théo Ould, le météore de l’accordéon
Le jeune accordéoniste a déjà fait parler de lui comme d’un phénomène. Théo Ould, premier accordéoniste nommé aux Révélations des Victoires de la Musique Classique, a ce charisme et ce naturel qui transforment la virtuosité en évidence. Sa présentation du concert, à la fois précise et pleine d’humour, allant jusqu’à citer le fameux sketch de Raymond Devos sur l’accordéon et la politique française, a véritablement conquis le public Avignonnais.

Dès ses premières notes, Théo Ould a subjugué l’auditoire. Son phrasé d’une clarté cristalline, son souffle dramatique et son sens du dialogue orchestral, ont donné à chaque pièce une intensité nouvelle, servie entre autre par une technique main gauche tout à fait exceptionnelle. Avec lui, l’accordéon cesse d’être un simple instrument populaire, il devient vecteur d’émotion pure, passeur entre les époques.
Une alchimie parfaite avec l’Orchestre national Avignon-Provence
L’harmonie et les timbales de l’ONAP, agrémentées par la douceur du son de la harpe, magnifiquement mises en valeur, ont trouvé en Théo Ould un partenaire de jeu idéal. Loin de la démonstration, c’est une osmose sonore qui s’est installée, tout en finesse et en énergie partagée. Le soliste n’a d’ailleurs pas manqué de présenter individuellement les talentueux musiciens de l’Orchestre national Avignon Provence.
Des musiciens visiblement heureux de participer à cette grande fête, les arrangements de Cyrille Lehn et Didier Benetti, riches en contrastes et en couleurs, permettant à chaque pupitre de s’exprimer, tantôt dans la jubilation, tantôt dans la délicatesse la plus exquise.
Le public, nombreux, ne s’y est pas trompé, en saluant par une ovation l’ensemble des interprètes unis par un même amour de la musique et de l’Italie.

Un hommage vibrant à la culture italienne
Présenté en coréalisation entre l’Opéra Grand Avignon, le Consulat général d’Italie à Marseille Fabio Monaco, le Petit Palais diffusion et l’Orchestre national Avignon-Provence, la soirée fut un bien bel exemple de coopération culturelle, où l’exigence artistique s’est mise au service du partage et du rayonnement.
Un triomphe pour l’Italie… et pour la musique
Avec Italia ! De Vivaldi à Fellini, l’ONAP et Théo Ould ont prouvé que la musique n’a pas de frontières.
Ce concert, à la fois festif et profond, fut un hommage éclatant à la créativité italienne autant qu’à la vitalité des musiciens français qui l’on faite résonner un soir d’octobre, où la Cité Papale s’est faite Rome, Naples et Venise à la fois.