Publié le 17/08/2018

Quand la Vidéo Danse devient un Art à part entière !

” Vidéo Danse, la mémoire d’un nouvel Art !”
Le Grand Prix International Vidéo Danse entre à la BnF (Bibliothèque Nationale de France)

Après le succès de la présentation du film “Le Parc” d’Angelin Preljocaj à Avignon dans le cadre de “Tous à l’Opéra” le premier week-end de mai 2018, le fond d’archives du Grand Prix International Vidéo Danse, pour les 30 ans de sa création à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, vient de rejoindre les collections de la BnF (Bibliothèque Nationale de France) à Paris.

Première compétition dans le monde consacrée à la Vidéo Danse, le Grand Prix International Vidéo Danse est pionnier dans l’adaptation de l’art chorégraphique à l’œil frontal de la caméra. De 1988, année de la première compétition, à 2002, il a présenté l’actualité du film de danse en embrassant toutes les manières de filmer cette expression artistique, avec comme seul cadre de scène l’écran plat d’un téléviseur. En onze éditions, pas moins de 2 023 productions ont été présentées à la compétition en provenance de 65 pays et avec la participation de 47 chaines de télévision au plan international.

Placé sous la présidence de personnalités prestigieuses, la Vidéo Danse fait son cinéma

Créé au Midem Classique en 1985, avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon, de l’IMZ de Vienne et du CID/UNESCO (Conseil International de la Danse), le Grand Prix International Vidéo Danse a accompagné un âge d’or de l’évolution du support numérique, de la VHS aux Nouvelles Technologies, mais également celui de la création vidéo-chorégraphique. Tout au long de ses onze éditions, les “Grand Prix” ont été décernés à des chorégraphes aujourd’hui couronnés de succès comme Jiri Kylian pour “Silent Cries”, récemment élu en avril 2018, membre associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, ou à Ann Teresa de Keersmaeker pour “Hoppla”, Merce Cunningham pour “Beach Birds for Camera”, William Forsythe pour “Solo”, ou Angelin Preljocaj, le seul à avoir obtenu deux fois le Grand Prix, en 1993 pour “Un trait d’union” et en 1999 pour “Le Parc”.

Des présidents de jury prestigieux comme Marcel Carné, Gian-Carlo Menotti, Pierre Cardin, Pierre-Yves Trémois ou Maïa Plissetskaïa ont dirigé les débats pendant ces 30 années et ont apporté un prestige indéniable à la manifestation.

Le fond des archives est devenu, au fil des ans, une référence culturelle dotée de nombreuses productions constituant une véritable mémoire de l’art chorégraphique sur le plan international. Souvent inaccessibles au public pour de simples questions de droits, ces films représentent aujourd’hui un terrain unique de découverte ou de redécouverte de la richesse de cette période artistique. Ainsi la Danse, au travers de la Vidéo Danse, est devenue une expression nouvelle pour de nombreux chorégraphes aux quatre coins de la planète.
Pourtant, les organisateurs de cet événement hors des sentiers battus ont du arrêter la compétition par manque de moyens financiers. En rejoignant la BnF, l’ensemble de ces archives est maintenant protégé et va faire, dans les mois à venir, l’objet d’une numérisation de sauvegarde systématique. Cela permettra à de nombreux chercheurs d’avoir accès à ces documents aujourd’hui d’une grande rareté, grâce à la vocation de la BnF et son réseau Gallica.

Le 30 mai 2018, Le Grand Prix International Vidéo Danse invité d’un événement au cœur du Patrimoine Culturel National

C’est dans l’après-midi du 30 mai que le public a pu découvrir, à l’auditorium du site François Mitterrand de la BnF à Paris, un certain nombre d’extraits et films tirés des archives du Grand Prix International Vidéo-Danse, et participé à une carte blanche de Joëlle Bouvier, auteur d’œuvres vidéo-chorégraphiques. Elle a reçu à Sète, en 1989, la mention spéciale du jury pour “La Chambre”, une Vidéo Danse réalisée en partenariat avec Régis Obadia.

En ouverture de cette manifestation, la BnF, avec la complicité du CNC, a diffusé un des premiers film de danse, daté de 1952, “Le fou de la danse” de Jean Benoit-Lévy. Puis “Le Parc”, lauréat du 10e Grand Prix International Vidéo Danse, récompensé à Nice par le jury placé sous la présidence de Maïa Plissetskaïa. “Le Parc” a aussi été projeté à Avignon et à la BnF, avec l’aimable autorisation de l’Opéra National de Paris.

En milieu d’après midi, Alain Carou, directeur du département de l’audiovisuel de la BnF, a présenté avec Jacques Menet, président fondateur du Grand Prix International Vidéo Danse, de nombreux extraits de productions issus des archives, mettant ainsi l’accent sur la valeur et la diversité culturelle du fond. Puis la présence de Laurence Engel, présidente de la BnF accompagnée de Sylviane Tarsot-Gillery, directrice générale de la BnF, a donné une valeur symbolique à l’intérêt qu’apporte la Bibliothèque Nationale de France à ce type d’archives avec, à l’issue de son intervention, la présentation des actions de la BnF autour des sources sur la danse, par Joël Huthwohl (directeur du département des Arts du spectacle) et Mathias Auclair (directeur du département de la Musique, qui gère également la Bibliothèque-Musée de l’Opéra et les Archives Internationales de la Danse de Rolf de Maré, fondateur des Ballets Suédois)

Pour clore cette manifestation, une “Carte blanche” a été proposée à Joëlle Bouvier ; elle a ainsi partagé avec le public une sélection subjective de films puisés dans le fonds du Grand Prix International Vidéo Danse.