- Auteur Léa-Sarah Perez
- Temps de lecture 4 min
Rapprochement des peuples : Astrig Siranossian et Débora Waldman — la rencontre de deux nations
Ce samedi 29 novembre, au Grand Théâtre de Provence, un concert placé sous le signe du rapprochement des peuples a réuni l’Orchestre national Avignon-Provence, sous la direction de Débora Waldman, et la violoncelliste Astrig Siranossian, autour d’un répertoire consacré aux œuvres de trois compositeurs : le Turc Fazil Say, l’Arménien Aram Khatchatourian et l’Allemand Johannes Brahms.

Le Grand Théâtre de Provence a proposé ce samedi 29 novembre, un concert mettant en lumières les musiques traditionnelles Caucases dans un programme constitué des œuvres de trois compositeurs éloignés. Fazil Say, compositeur turc (né en 1970) - Aram Khatchatourian, compositeur arménien (1903-1978) et Johannes Brahms, compositeur allemand (1833-1897).
Sur la scène, l'Orchestre national d'Avignon-Provence, complété par les étudiants de l’Institut Supérieur d’Enseignement de la Musique d’Aix-en-Provence, la cheffe d'orchestre à la double nationalité brésilienne et israélienne Débora Waldman, et Astrig Siranossian , violoncelliste d'origine arménienne, nous ont offert un concert puissant, émouvant, en quête d'un rapprochement des peuples à travers la musique.

Astrig Siranossian et Débora Waldman, pour rapprocher les peuples en musique
Les musiques populaires Caucases à l’honneur
Deux compositeurs, le turc Fazil Say et l’arménien Aram Khatchatourian
C’est avec l’Adagio pour orchestre, op.86 de Fazil Say que la soirée débute, au caractère cinglant et passionnel. Cette œuvre, originairement composée en hommage aux soldats tombés lors de la seconde guerre mondiale, est une véritable métaphore de la nostalgie d’un monde passé, autrefois porteur d’espoir et de chaleur. Le thème principal, aux harmonies parfois dissonantes, plonge l’audience dans une atmosphère presque cauchemardesque.
Au fil de cet adagio, l'Orchestre national Avignon-Provence reste fidèle au compositeur : l'interprétation s'alterne entre différents caractères, parfois doux, parfois tumultueux, le concluant sur un decrescendo aux cordes, laissant l’audience en haleine.
Le concert continue avec l'arrivée tant attendue d'Astrig Siranossian, interprétant Le Concerto pour violoncelle en mi mineur d'Aram Khatchatourian. Cette pièce, incluant différentes pièces Caucases tout au long de sa durée, s'ouvre par une longue introduction jouée à l'orchestre. Contrairement à la première œuvre interprétée, ce concerto débute d'une manière plus légère, avec une pointe d'euphorie.
La technique remarquable d'Astrig Siranossian brille à travers cette pièce, incarnant avec aise le caractère langoureux et militaire.
Astrig Siranossian en "Duo -Solo"
Avant de céder la place à l'Orchestre National Avignon-Provence pour conclure la soirée, la violoncelliste offre un moment inattendu et convivial, interprétant une mélodie traditionnelle d'Anatolie. S'accompagnant au violoncelle, Astrig Siranossian dévoile au public sa voix tendre et lyrique, incarnant ce chant d'amour aux montagnes d'Anatolie à la perfection, offrant une expérience insolite aux émotions intenses.

Johannes Brahms, Symphonie n°1 en ut mineur, opus 68
Le concert se clôture avec la Symphonie n°1 en ut mineur, op.68 de Johannes Brahms, un immense travail pour le compositeur, qui met quatorze ans avant de l'aboutir. Cette œuvre, parfois très confuse et chaotique dans sa structure musicale, met en parallèle la musique dite "classique" aux musiques traditionnelles. Une invitation à partager et à représenter différentes cultures et musiques, nous rassemblant. Cette première symphonie de Brahms est une pièce tantôt ardente, tantôt mélancolique.
Le grand final, triomphant et éclatant, conclut cette soirée mémorable, aux applaudissements enjoués du public.
Une programmation audacieuse, invitant le public à vivre un moment convivial et fort en humanité.
Notons que le même programme fût interprété la veille à l'Opéra Grand Avignon, avec le même succès accompli.












