Publié le 19/01/2020

La Machine de Turing, un message universel – Rencontre avec Benoît Solès, auteur, acteur

La machine de turing benoit solès auteur ©Fabienne Rappeneau

Vu pour vous "La Machine de Turing" D’après Benoit Solès - Théâtre Toursky
‘Un message universel’ formidable et bouleversant .

Rencontre avec Benoît Solès, auteur de la Machine de Turing, acteur,

Le programme du Théâtre Toursky annonçait pour le samedi 14 décembre 2019 :
‘L’histoire vraie d’un génie au destin brisé ! Un tourbillon scénique bourré d’énergie dans une mise en scène diablement efficace. Dans La Machine de Turing, Benoît Solès fait un triomphe. Une pièce qui fit le buzz l’été dernier au Festival Off d’Avignon et à Paris, et dont le succès phénoménal se prolonge cette Saison.

Histoire de La machine de Turing en résumé

Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing, porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, Turing n’est pas pris au sérieux par le sergent Ross. Pour autant, sa présence n’échappe pas aux services secrets. Et pour cause, Alan Turing, génial mathématicien anglais, père de l’informatique moderne et de l’intelligence artificielle, et décrypteur de la fameuse machine de guerre Enigma qui permit aux Nazis de communiquer en toute discrétion, est l’un des artisans de la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale.
Finalement et contre toute attente, Turing se retrouve condamné pour homosexualité à la castration chimique. Il n’aura plus accès ni à l’université, ni à ses travaux. Il finira par croquer une pomme empoisonnée au cyanure à l’âge de 41 ans. Voici le destin hors du commun de ce génie injustement resté dans l’ombre et broyé par la « machine » hyper conservatrice et bien-pensante de l’Angleterre des années 50.

Benoît Solès : 4 récompenses aux Molières 2019, pour cette "Machine de Turing"

Hors de question de rater cette pièce qui, non seulement a reçu 4 récompenses aux Molières 2019, mais dont le personnage principal avait fait l’objet du film de l’Américain Morten Tyldum, sorti en 2014.
Le titre du film ‘Imitation Game’ est une référence à l'introduction de l'article écrit par Alan Turing en 1950 pour présenter ses recherches sur l'intelligence artificielle et notamment ce qui est devenu par la suite le test de Turing. Celui-ci est brièvement évoqué dans le film, mais n'est pas le sujet principal du film, qui traite essentiellement de son travail sur Enigma.
Dans cette pièce, admirablement accompagné d’Amaury de Crayencour, Benoît Solès, en anti-héros, homo, bègue, enfermé dans son monde est juste prodigieux. Il incarne un Alan Turing sensible, illuminé, un Rain man à l’humour décapant, dont le courage et la dignité sont peu communs.

La "Machine de Turing", une pièce de théâtre d’exception, un auteur et des comédiens remarquables

« La pièce, au-delà de Turing même, est un message universel, un message universel de tolérance. C’est une pièce qui invite à réfléchir à une chose fondamentale : Comment est-ce que je regarde la différence de l’autre et aussi comment est-ce que je gère mes propres différences. Est-ce que je suis prêt à les revendiquer, quitte à paraitre seul vis-à-vis de la majorité ou est-ce-que je vais les taire ou les laisser pour me fondre dans la masse ? C’est une des questions les plus fortes que pose la pièce. »

Ici, avant la machine, c’est d’humanité dont on parle. Cet homme-là s’adresse à chacun de nous, dans une intimité poussée à l’extrême, percutante. Le public reçoit cette souffrance sourde, ce désespoir et cette tendresse. On se prend à vouloir crier «- On te comprend, on t’aime, tu n’es plus seul…». Mais il est trop tard. Il ne le saura pas ! Alan Turing est mort de la bêtise humaine. Alain Turing est mort d’infamie banalisée. L’émotion est à son comble parmi les spectateurs et c’est une ovation debout qui accueille les deux acteurs à la fin de la pièce. Benoît Solès signe là un chef-d’œuvre et une mise en garde. Son propos est message : soyons attentifs au sectarisme, à l’intolérance, sous peine de nous perdre.
Merci au Théâtre Toursky pour la programmation magistrale et l’accueil particulier qui fait de ce théâtre un lieu fraternel et convivial, un lieu d’échanges et de partage.

Nous avons rencontré Benoît Solès auteur, acteur

« Toi, Benoît, tu es bon en Français, viens, tu vas nous sauver la mise. »

Projecteur TV Danielle Dufour Verna : - Le théâtre, une vocation depuis l’enfance ?

Benoît Solès : C’est le théâtre qui est venu à moi, et à plusieurs reprises d’ailleurs. Le premier vrai contact, c’est au collège. Il y avait un club de théâtre mais je n’y appartenais pas. Cela me plaisait bien, mais je n’en faisais pas partie. La prof de théâtre, prof de Français, montait Antigone de Jean Anouilh pour le spectacle de fin d’année. J’avais 16 ans. A quinze jours du spectacle, le garçon qui jouait le rôle de Créon, le roi, a eu peur de se faire moquer par les copains d’être sur scène, en costume etc. et a renoncé. Je passais à ce moment-là dans le couloir et la prof de théâtre me dit : « Toi, Benoît, tu es bon en Français, viens tu vas nous sauver la vie. »

J’ai trouvé cela rigolo et j’ai dit oui, sans même savoir, ou peut-être en sachant inconsciemment, je ne sais pas, ce que je ferai plus tard. J’ai appris le rôle très vite et je me suis surpris à aimer cela. J’avais l’impression d’être un demi pro, sérieux, très appliqué, soulignant le texte, avec le sentiment que la chose était faite un peu pour moi. Je me plaisais dans ce truc-là. Arrive la représentation, cela se passe bien. Comme il se doit, les copains me raillent au début mais finalement à la fin, ils étaient plutôt un peu jaloux et les filles un peu amoureuses. Je trouvais cela génial et je me suis dit, finalement, ce truc de théâtre, ça me plait.
Je me suis donc inscrit dans un cours de théâtre amateur à Agen pendant deux, trois années. Au moment de la terminale au lycée, je suis allé dans un cours un peu plus professionnel parce que j’avais une troupe près de chez moi qui s’appelait « Baladins en Agenais », une troupe qui avait un vrai rayonnement car de grands acteurs étaient passés là comme Pierre Palmade. Déjà, cela me titillait. J’avais une vraie hésitation entre le journalisme, la diplomatie, plein de choses qui m’intéressaient et une carrière de comédien. Mais je savais très bien à quel point c’était une carrière précaire, donc j’hésitais.
L’été qui a suivi mon bac, je travaillais dans cette compagnie basée dans le village de Monclar d’Agenais. Et là, avec la folie de la jeunesse et plein d’espoir, je me suis dit je vais tenter et je suis parti. Au lieu d’aller faire mon hypocagne au lycée Montaigne à Bordeaux comme prévu, je suis parti à Paris, un peu sur un coup de tête. Je me suis retrouvé dans un cours de théâtre. J’ai travaillé assez vite parce que le Directeur de la compagnie des Baladins m’a rappelé. J’ai donc fait un spectacle, nommé aux Molières d’ailleurs, qui s’appelait : « La java des mémoires ». J’ai été remarqué par un grand directeur d’un grand théâtre de la Maison de la Culture de Nantes, Jean-Luc Tardieu. C’est cet homme-là qui m’a donné ma première chance au théâtre en me faisant jouer dans de grands spectacles du répertoire pendant deux saisons. C’était lancé. La route allait être encore très longue derrière, mais ce petit coup de pouce du destin l’avait faite basculer.

« Auteur, cela a été un chemin plus court, un peu plus tardif »

Projecteur TV-DDV - Et votre carrière d’auteur ?

Benoît Solès : Elle est beaucoup plus récente. J’ai toujours voulu être un comédien. Je suis vraiment un comédien. A tel point que si on regarde la cérémonie des Molières, quand je reçois le Molière de l’auteur, je suis immensément heureux, fier et surpris, mais quand je reçois le Molière du comédien, je suis bouleversé alors qu’aujourd’hui le Molière d’auteur est presque plus visible et commenté que celui de comédien.
Auteur, cela m’est venu beaucoup plus tard. Vers l’âge de trente ans et quelques, j’ai eu le besoin d’écrire une pièce un peu sur mon enfance, sur ma vie, une pièce que je n’ai pas montée. Je l’ai écrite un peu comme on écrit un journal intime, des poèmes ou des chansons parce qu’on a besoin de dire ce qu’on a sur le cœur. Cela s’est fait comme cela, un peu à ma grande surprise, puis cela m’a plus, j’en ai écrit une seconde. Je les ai faites lire et des metteurs-en-scène comme Thierry Harcourt m’ont dit « Benoît, ta façon d’écrire est personnelle, il y a quelque chose ».
J’ai donc continué. Mais il y a eu également un petit coup du sort quand j’ai montré ma deuxième pièce au directeur du Théâtre des Mathurins à Paris. Elle était trop importante pour être montée dans la petite salle des Mathurins. Il m’a demandé si j’en avais une autre. Je n’en avais pas mais j’ai quand-même dit oui. J’ai écrit très vite une pièce sur la vie de Tennessee Williams parce que j’étais en train de lire son autobiographie sur les conseils de ma mère. Cette pièce s’est montée et c’est le dernier marchepied avant Turing parce que c’est une pièce à deux personnages, historique, où je joue le rôle principal avec un autre acteur à égalité mais qui joue trois rôles.

« Je trouve un rôle que j’ai envie de défendre, d’incarner. »

Projecteur TV-DDV : Comment arrive Turing dans votre vie ?

Benoît Solès : J’ai repris pour La machine de Turing le principe dramaturgique que j’avais pris pour la pièce de Tennessee Williams. Donc voilà, auteur, cela a été un chemin un peu plus court, plus tardif, mais qui m’a mené en 2008 à tomber sur Turing un peu par hasard sur une page internet, à découvrir, alors qu’il n’est pas réhabilité, alors que le film n’est pas sorti, alors que pas grand monde le connait, à part quelques mathématiciens et quelques historiens, qui m’a mené à découvrir ce personnage extraordinaire. Je me dis voilà un sujet qui me touche, par rapport à son drame humain personnel, sa persécution par rapport au fait qu’il était homosexuel. Je trouve également un rôle que j’ai envie de défendre, d’incarner. Par la suite, j’ai pris beaucoup de temps et j’ai été découragé par la sortie du film. J’ai pensé, il y a un film, jamais je ne pourrai exister en face de cela. Plusieurs années plus tard, en 2017, je déjeune avec le Président du Festival d’Avignon qui est un ami, Pierre Beffeyte. Un peu comme la prof de français qui m’avait dit « tiens Benoît, est-ce que tu ne veux pas nous sauver la mise ? », un peu comme le Directeur des Mathurins qui m’a dit « Non cette pièce on ne peut pas la monter, tu en as une autre ? ».
Pierre Beffeyte me dit : « Tu as une idée, parce que je voudrais programmer pour l’an prochain. Il me manque un spectacle ». Je me suis entendu lui répondre, ou alors une petite voix qui parlait pour moi, « oui j’ai une pièce, c’est ma pièce sur Alan Turing ». Et lui : « Formidable, bonne idée. Est-ce que je peux la lire ? » Là-dessus je lui dis, elle n’est pas écrite. J’avais fait plein de versions mais ce n’était pas au point. J’ai donc écrit la version finale.

« Je voulais montrer l’homme avec toutes ses différences, toutes ses étrangetés, tout ce qui a fait qu’il a été rejeté toute sa vie »

Projecteur TV – DDV : Une pièce de théâtre remarquable qui n’a rien à voir avec La Machine de Turing en film

Benoit Solès : La Machine de Turing en film existait. Je l’avais vu et je me suis d’ailleurs inspiré de quelques bonnes trouvailles du film. Par exemple, pour la petite histoire, il n’est pas historique que Turing appelait sa machine Christopher –il l’avait baptisé d’un autre nom- mais c’était tellement joli, tellement romantique, que je l’ai ‘piqué’ au film. Sinon, en effet, le film étant une très belle reconstitution très centré sur Shepard et la machine Enigma. Je voulais parler du travail de Turing et surtout, montrer ma vision du personnage. Dans le film on voit un personnage un peu austère, un peu enfermé dans son génie, pas très généreux avec les autres. J’avais perçu Turing très différent de cela, plutôt très sympa, extraverti, comme une espèce de fou gentil.
Je tenais aussi, sans tomber dans l’excès inverse, à le montrer comme je le voyais et surtout à ne pas me défausser sur son homosexualité. On a l’impression dans le film qu’ils sont un poil embarrassés par cela et qu’ils cherchent à tout prix à le normaliser. Je ne voulais surtout pas chercher à le normaliser mais à le montrer avec toutes ses différences, toutes ses étrangetés, tout ce qui a fait qu’il a été rejeté toute sa vie. Je crois que cette démarche, cette sincérité et le personnage qu’il est devenu, touchent vraiment le public et j’en suis très heureux.

« …tous ces thèmes qui traversent la pièce comme la vérité, le mensonge, le rapport entre le corps et l’esprit »

Projecteur TV – DDV : En effet, les gens sont très émus. Certains sortent les larmes aux yeux

Benoît Solès : A la fin du spectacle, je rencontre le public tous les soirs depuis la première. J’ai déjà joué 350 fois la pièce et j’ai fait 350 rencontres avec le public à la fin de chaque spectacle. Il n’y a pas un soir ou quelqu’un n’est pas venu avec émotion me dire un mot, parfois juste me serrer la main ou juste un regard pour dire cette espèce d’émotion. Je vais aussi beaucoup à la rencontre de classes dans les lycées ou les collèges, dans les cours de théâtre. Je suis actuellement à Toulon et je vais jouer à Lunel ce soir. J’irai cet après-midi rencontrer les élèves dans un collège, pour en parler, parfois avec le prof d’histoire pour parler de l’histoire de l’informatique, avec le prof de sciences pour parler aussi de l’histoire un peu humaine de son personnage et même parfois des profs de philo au lycée sur tous ces thèmes qui traversent la pièce comme la vérité, le mensonge, le rapport entre le corps et l’esprit, à savoir si Dieu est présent dans la nature ou si la nature est Dieu, enfin toutes ces questions incroyables

Projecteur TV- DDV : Très philosophique tout cela…

Benoît Solès : Très philosophique, quasiment existentiel, c’est vrai

Projecteur TV – DDV : Vous jouez toujours avec la même troupe ?

Benoît Solès : J’habite Paris et le spectacle se joue en ce moment en même temps en tournée et à Paris. En tournée, il y a essentiellement l’acteur avec lequel je joue depuis le départ. Chaque soir, depuis le 15 juin de l’année dernière, chaque soir la pièce se joue en tournée et à Paris. Parfois c’est moi qui joue à Paris, mais c’est toujours moi qui joue en tournée. Je joue quasiment tous les jours, que ce soit à Paris ou en Province. La pièce commence maintenant à se monter à l’étranger, en 2020 en Grèce, en Espagne, en Allemagne, en Argentine, au Canada et c’est vraiment extraordinaire. Chaque pays fait sa traduction et j’ai un excellent agent littéraire qui choisit les traducteurs, les producteurs, les bons théâtres, puis donne les droits pour que la pièce soit montée.
C’est évidemment une fierté incroyable de me dire que si j’ai le temps, j’irai dans tous ces pays voir ma pièce. C’est en cours pour l’Italie, mais ce n’est pas encore fait. Nous avons des contacts à Rome etc.

Projecteur TV – DDV : N’y-a-t-il pas une certaine érosion à jouer aussi souvent la même pièce ?

Benoît Solès : Non parce que le rôle est d’une grande richesse. Chaque soir est différent, à fortiori quand on est en tournée. Je joue chaque soir dans une ville différente, dans un théâtre différent, qui a une acoustique, un nombre de places, un public par définition différent. Et même quand j’ai joué toute l’année dernière à Paris sans discontinuer, le lieu a beau être le même, le public est différent. C’est chaque soir un consensus différent. C’est une même histoire, avec un auditoire qui a une énergie différente. Et nous-même, acteurs, c’est du spectacle vivant. On réinvente, on essaie à la fois d’être rigoureux et dans les clous mais aussi de se surprendre, de réinventer. Pour moi, aucune érosion. Il ne faut pas se mentir, ça arrive à des acteurs qui jouent très longtemps des spectacles, d’avoir envie d’en jouer un autre. Mais moi, je suis tellement porté par ce personnage et il m’a tellement porté aussi, c’est un truc tellement fou qui se passe pour moi, que j’ai une joie immense à jouer et l’idée même d’avoir encore 350 représentations ne m’effraie absolument pas.

Projecteur TV –DDV : Votre enfance, vos parents, cela a t’il influencé votre choix carrière ?

Benoît Solès : Pas vraiment. Ma mère est une grande amatrice de théâtre. Aujourd’hui elle produit des spectacles dans sa région à Agen. Elle fait venir des artistes. C’est elle qui a produit là-bas la venue de Turing au Théâtre Municipal d’Agen. Ma mère m’a emmené au théâtre. Cela oui. Mon père lui était un artiste. Il a fait les Beaux-Arts. S’ils ont fini l’un et l’autre par faire des métiers différents, ils ont tous deux une forte fibre artistique. Mon frère Benjamin Etchart –mon vrai nom d’ailleurs, je m’appelle Etchart Solès- est artiste peintre aujourd’hui. Il peint soit des paysages méditerranéens qui sont pour lui une source d’inspiration forte ou alors des marines. Mon frère est un sportif de haut niveau qui a eu un accident de voiture. Il est handicapé maintenant. Il peint et expose, notamment à Paris.

Projecteur TV –DDV : Cette pièce a une résonance dans le contexte actuel où la fraternité a de moins en moins sa place…

Benoît Solès : La reprise au théâtre de La Machine de Turing, au-delà de Turing même, est un message universel si j’ose dire sans paraitre prétentieux, un message universel de tolérance. C’est une pièce qui invite à réfléchir à une chose fondamentale : Comment est-ce que je regarde la différence de l’autre et aussi comment est-ce que je gère mes propres différences. Est-ce que je suis prêt à les revendiquer, quitte à paraitre seul vis-à-vis de la majorité ou est-ce-que je vais les taire ou les laisser pour me fondre dans la masse ? C’est une des questions les plus fortes que pose la pièce.

Projecteur TV – DDV : Des projets ?

Benoit Solès : Quand je ne suis pas sur scène ou en train de me déplacer pour aller d’une scène à l’autre, j’écris une nouvelle pièce qui occupe tout le reste de mon temps en ce moment. Je pense la créer à l’été 2021. C’est une pièce qui parle d’amour, de création et une fois de plus de la suprématie de l’esprit sur le corps.

« Le bonheur, c’est la réalisation de soi »

Projecteur TV – DDV : Le bonheur, pour vous, ce serait quoi ?

Benoît Solès : J’ai le sentiment de vivre en ce moment un grand moment de bonheur parce que je vis une réalisation professionnelle qui est artistique, humaine aussi. J’ai le sentiment d’être à la bonne place, d’être utile, d’être heureux à défendre ce rôle et de voir qu’il invite les gens à réfléchir et à être touché. Je trouve que le bonheur c’est la réalisation de soi. Cela ne veut pas dire le succès. Le bonheur, c’est simplement se sentir à la bonne place, au bon moment, d’être en harmonie, d’être apaisé. Le succès que j’ai avec Turing, le challenge pour la suite, m’ont donné beaucoup de force et d’apaisement car tout simplement j’ai l’impression d’avoir fait ce que je devais faire, c’est-à-dire défendre ce personnage, et en le défendant, de faire quelque chose en accord avec moi-même, avec ce que je suis. Cela m’a apporté du bonheur. C’est pour moi une réponse et une définition du bonheur mais il y en a mille.

"Machine de Turing"
D’après Benoit Solès
Mise en scène : Tristan Petitgirard assisté d'Anne Plantey
Avec Benoit Solès & Amaury de Crayencour
Décor : Olivier Prost
Lumières : Denis Schlepp
Musique : Romain Trouillet, René Benedetti (violoncelle solo)
Vidéo : Mathias Delfau
Voix off : Bernard Malaka & Jérémy Prévost Costumes : Virginie H