- Auteur Philippe Depetris
- Temps de lecture 4 min
De Naples à Venise, avec l’Orchestre national de Cannes, Anastasia Kobekina, Dimitri Goldobine
Orchestre national de Cannes : des paysages musicaux venus de Venise et de l’Italie contés par Benjamin Levy et ses musiciens avec la complicité du violoncelle irradiant d’Anastasia Kobekina et du théorbe subtil de Dimitri Goldobine. Retour sur le concert du 10 avril qui affichait complet.

Anastasia Kobekina, Dimitri Goldobine et l’Orchestre national de Cannes sous la direction musicale de Benjamin Levy. ©Philippe Depetris
Pour continuer sa saison 2024-2025, l’Orchestre national de Cannes, son directeur musical Benjamin Levy et son directeur général Jean-Marie Blanchard enchainent les idées pour offrir des thématiques innovantes qui séduisent le public. Dans le cadre des concerts Arlucs Symphonique, deux artistes prestigieux étaient invités ce jeudi 10 avril : Anastasia Kobekina au violoncelle et Dimitri Goldobine au théorbe.
Arlucs Symphonique – De Naples à Venise - Orchestre national de Cannes, Anastasia Kobekina, Dimitri Goldobine

Ici, grâce au soutien de la dynamique association des Amis de l’Orchestre national de Cannes animée par Catherine Vouillon, et devant deux salles combles à l’auditorium des Arlucs, ils ont dessiné à travers deux concerts qui ont une fois de plus permis de passer d’agréables moments, des paysages mettant à l’honneur l’Italie et sa riche création musicale à travers les siècles.
Orchestre présent dans le noir, la soirée commence avec le chant nostalgique du violoncelle d’Anastasia Kobekina et du théorbe de Dimitri Goldobine dans un arrangement du Lamento d’Arianna de Monteverdi. Conçu comme un véritable récit, le concert s’illumine ensuite du « finale Saltarello » de la symphonie N°4 en la majeur dite « Italienne » de Mendelssohn.
Anastasia Kobekina revient ensuite pour exprimer sur son extraordinaire violoncelle Stradivarius de 1717 avec lequel elle fait totalement corps, toute l’émotion de l’adagio du concerto pour hautbois de Marcello transcrit par Jean-Sébastien Bach avant d’entamer le concerto en sol mineur de Vivaldi.
Anastasia Kobekina, "Venice", son premier CD
Il émane de cette jeune artiste au palmarès impressionnant une énergie irradiante qui non seulement rend immédiatement présente sa maîtrise absolue de l’instrument mais aussi cette capacité qui est la sienne de transcender les partitions qu’elle interprète. Au-delà des sonorités qu’elle tire de son instrument, Anastasia Kobekina transmet de tout son être toute la profondeur de son inspiration et l’émotion des adagio vivaldiens et autres pièces qu’elle a enregistré dans son premier CD paru il y a quelques mois chez Sony Music et intitulé « Venice ». Au-delà de son talent artistique, elle est une belle personne sur le plan humain et cela se ressent dans son jeu.
On soulignera aussi l’accompagnement attentif et l’écoute intelligente du continuo assuré par Dimitri Goldobine au théorbe, Camille Mugot au clavecin et Jérémy Genet, violoncelle solo de la formation.
Benjamin Levy qui enrichit le récit musical par la lecture de textes et de citations fort à propos, et les solistes de l’orchestre suivent leur soliste avec les yeux de Chimène dans ces irisations colorées et dans ces élans de vie qui touchent immédiatement au cœur.
Et lorsqu’ils traversent les siècles pour aborder des extraits du lumineux concerto pour cordes de Nino Rota et finir le concert avec des extraits de « Pulcinella » d’Igor Stravinski, le temps reste comme suspendu.
De Naples à Venise, un concert à retrouver sur Radio-Classique
Nous pourrons retrouver l’enregistrement de ce concert sur Radio-Classique lors d’une diffusion ultérieure. Ne manquez pas ce moment de musique et la prestation d’Anastasia Kobekina. Ce n’est pas un hasard si toutes les plus grandes scènes du monde commencent à s’arracher ses participations. Elle fait assurément partie de la lignée des plus grands violoncellistes du monde.