Publié le 31/05/2018

Musique et fraternité en partage avec “Guitares et Méditerranée”

Ce n’est pas à une croisière musicale autour de la méditerranée que François Tomasi est venu ce mardi 15 mai 2018 au théâtre Toursky à Marseille convier le public, mais plutôt, avec plusieurs compagnons, drainer les spectateurs dans son rivage autour de cette mer qui nous unit.

Guitares et Méditerranée : Un spectacle où le maitre de cérémonie, guitariste émérite, conjugue avec bonheur et excellence musique, chant, danse, photo et voix off.

Pour l’accompagner dans ce parcours :
Béatrice Tomasi et sa flûte au son si clair qu’il en module l’espace
Frédéric Ladame qui fait tour à tour danser puis pleurer son violon
Maria Perez au flamenco ardent et flamboyant
Jesus de la Manuela dont les palmas accompagnent le chant rauque et puissant
Rozaline Jacquet, mezzo-soprano à la voix envoûtante
Roland Ferrandi et sa Cetera
Philippe Perruchetti et Thomas Perez qui comptent parmi les guitaristes les plus talentueux de leur génération, les guitares sublimes de Manuel Gomez, Richard Perez et, bien sûr, François Tomasi
les textes et la voix off sont de Danielle Dufour-Verna
les photos projetées de Frédérique Evenou

« Spectateur, prépare-toi au voyage dans cette mer d’entre les terres, notre vivier commun, où le vent gonfle les voiles. »
Une voix off s’élève dans demi-obscurité de la salle. Sur scène, l’ombre des musiciens se détache sur un fond bleu, bleu mer, bleu espoir.

« Avec des odeurs et des parfums denses de lumière et de beauté, chaque vague qui jaillit d’un rivage de la Méditerranée va atteindre, tôt ou tard, l’autre côté. Alors, chaque rivage finit par être le reflet de l’autre dans un miroir, maternité infinie de peuples et de cultures.
Musique, toi qui nourris l’âme, Brise ces chaines qui nous entravent ! Tu es le vecteur qui rapproche les hommes, dans une fusion fraternelle porteuse de paix.
Le musicien est Poète. Il devine le reflet du minaret, les hautes plaines de l’atlas, entend en écho une cloche tinter ; des patios de Cordoba lui parvient le parfum persistant du jasmin de nuit ; l’odeur du mandarinier se mêle à celle du thym sauvage, l’écume apporte des mélodies aux couleurs chamarrées, trempées de sel et d’eau.

De Corse, d’Italie, de Marseille, de Catalogne et d’Andalousie, des accords de guitare se mêlent au chant des oiseaux, affleurant les vagues, et, dans un tournoiement céleste, se crée la plus belle des mélodies »

A ces mots, les spectateurs retiennent leur souffle. Un voyage comme une chaîne auquel nous entrainent ces musiciens, ces saltimbanques, ces poètes des ondes qui font vibrer les zéphyrs.

« Victor Hugo dit de la Musique qu’elle est la vapeur de l’art, qu’elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l’océan des nuées est à l’océan des ondes.
Pour débuter notre voyage, la cetera aux sonorités médiévales nous entraine là où les châtaigniers posent leur ombre fraîche, dans cette île de beauté, Corsica. A saint Florent, Une guitare égrène ses notes au fil de l’eau et taquine la mélopée d’un bandit corse, sur un air de Bellini, pour aspirer à traverser la Méditerranée »

Il n’a pourtant rien d’un bandit corse, Roland Ferrandi. Ce troubadour, joueur de cistre, luthiste, guitariste caresse avec sa cetera -instrument à cordes pincées emblématique de l’Ile de beauté- une Muresca à la sonorité médiévale, suivie d’une valse-mazurka de Saint-Florent. Ici, la guitare de Ferrandi a la saveur des mélodies corses. Enfin, son magnifique « Ormai per la macchia » aux notes cristallines, à l’origine une chanson populaire issue de la “tradition orale” sicilienne du 16°siècle, musique pourtant attribuée au célèbre Vicenzo Bellini et paraît-il, écrite pour la première fois en 1842. Avec Roland Ferrandi, cette « Fenestra ca lucive » brille de tous ses feux.