Publié le 06/01/2020

Marie-Claude Pietragalla, La femme qui danse, un spectacle intime autobiographique

Marie Claude Pietragalla La femme qui danse

Retour sur le spectacle de Marie-Claude Pietragalla, La femme qui danse, présenté le 7 décembre au Théâtre Toursky - Marseille
Extrait du spectacle et interview

C'est pendant les moments de répétitions que Marie - Claude Pietragalla, danseuse et chorégraphe, nous a accordé quelques instants pour une rencontre intimiste.
Intimiste comme son dernier spectacle La Femme qui danse, se veut un retour sur l'expérience artistique de Marie-Claude Pietragalla depuis ses débuts, ses rencontres avec ses maîtres, sa vie de chorégraphe.

Marie-Claude Pietragalla, la femme qui danse

Derrière ce corps athlétique, la danse est pour moi une philosophie de vie

"C'est un spectacle intime et personnel, puisque je livre sous forme de confidences au public, mon expérience artistique, ce qui a constitué et ce qui constitue ma vie d'artiste. Le rapport à l'espace, à la scène, au corps en mouvement. Derrière ce corps athlétique, la danse est pour moi une philosophie de vie. C'est un cheminement. Le rapport avec les grands maîtres que j'ai rencontrés, qui constituent toutes ces rencontres artistiques qui font que ces gens que l'on croise sur sa route, vous permettent de grandir...

Ça parle du rapport à la scène, aux personnages incarnés, le rapport à la musique, au travail artisanal qui est la danse, de remettre son ouvrage tous les jours. Et puis ce que la dans laisse dans le corps, l'empreinte qu'elle laisse...
Il y a des souvenirs comme ça qui ressurgissent, et qui permettent ....
J'ai fait ce spectacle aussi évidement en pensant à cette génération future qui arrive de danseurs, de non danseurs et de gens qui aiment la danse. Des gens qui vont en pratiquer par plaisir, et puis, ceux qui viennent s'assoir dans les salles de spectacle, pour voir de la danse, de la chorégraphie, une sorte de témoignage.

C'est pour moi une façon de me livrer, une façon totale

Mais au-delà du témoignage et de ce sur l'on pourrait appeler une masterclass, mais qui n'est pas du tout une masterclass, l'idée est d'emmener le spectateur dans le voyage du corps. Et dans un voyage sensoriel, parce qu'il y a tout un travail avec le texte, des textes que j'ai écrit. J'ai commencé à les écrire il y a plus de trois ans, sur la réflexion, sur la danse, sur le mouvement, sur le rapport à l'espace.
Il y a tout un travail de voix sonorisées. On a continué ce partenariat avec La Muse en Circuit qui est un centre national de création de musique contemporaine, c'est pour moi une façon de me livrer, une façon totale, parce que c'est pas seulement à travers le corps, mais à travers l'esprit, la danse, des textes qui sont inédits.

La femme qui danse exprime la place de la femme à travers la danse

La femme à travers la danse a toujours eu une importance prédominante. C'est peut-être un des rares métiers artistiques où la ballerine a toujours été sublimée. Elle a toujours eu une place de choix.
Autobiobraphique ? Oui bien-sûr. Il y a des moments qui sont très intimes pour moi : mon rapport à la danse quand j'étais enfant, mon expérience avec les grands Maîtres du 20ème sicle, des grands chorégraphes comme Noureev ou Béjart. De toute évidence, ça parle d'une expérience personnelle, mais pour l'emmener justement à quelque chose de beaucoup plus universel.

Ce qui était très important pour moi, c'est que que le spectateur ait conscience de la respiration du danseur.
Parce qu'il n'y pas de mouvement, pas de danse sans respiration. On a fait un travail sonore autour de ça, pour permettre au spectateur d'être en proximité avec l'artiste qui est sur scène.

Vers la transmission de la danse

C'est une façon de transmettre aussi à une génération parce que la danse évolue, et en même temps, elle n'évolue pas tant que ça, parce que le travail reste le même : l'assiduité, un corps en mouvement et le travail sur l'apesanteur, sur l'équilibre sur la maîtrise du geste. Tout cela reste effectivement la même chose. Que l'on voit des danseurs du 19ème ou du 20ème siècle, cela reste le même travail, le même cheminement .
C'est une façon d'envoyer en confidences ce qu'est la vie d'un danseur et d'un chorégraphe. Il y a tout l'aspect créatif que l'on peut trouver chez un interprète et qu'il y a évidemment chez un metteur en scène, chez un chorégraphe qui est intéressant. C'est un peu une façon d'envoyer une sorte de miroir à celui qui regarde, parce que à un moment, je parle de mes premières expériences, la première fois que je suis rentrée dans un théâtre. Je pense que ce sont des sensations que tout le monde a ressenti. Le moment où le rideau se lève et où l'on va découvrir un monde inconnu et magique.

La scène est aussi le reflet de notre vie. C'est intéressant d'y mettre des mots et de poser sur un corps en mouvement, pas des explications, mais je dirais, des images, des choses qui parlent à tout le monde.

On n'est pas obligé d'être un danseur pour que la danse nous touche. Je pense que c'est l'un des spectacles le plus personnels que je n'ai jamais écrit. Je dis souvent au public, après le spectacle, que c'est la première fois que je m'interprète. C'est un exercice qui est difficile, mais en même temps, je ne voulais pas que ce soit que de l'anecdote.
Je voulais que ça puisse toucher tout le monde ."

Autres liens sur nos rencontres avec Marie-Claude Pietragalla

Marie-Claude Pietragalla, Levon Minassian, Didier Lockwood en soutien au théâtre Toursky
Lorenzaccio – Château de Grignan – le théâtre au rythme de la danse