Publié le 18/12/2022

Épopées, Un violon sur le toit …du monde avec l’Orchestre National Avignon-Provence

Concert symphonique à l’Opéra Grand Avignon : Épopées. Le 9 décembre dernier, l’Orchestre National Avignon-Provence invitait le violoniste Léonard Schreiber, sous la direction du maestro Kaspar Zehnder. Une soirée musicale d’une rare intensité, qui de par sa programmation et l’interprétation exceptionnelle des artistes, restera probablement gravée dans la mémoire de ses auditeurs.

Pour son troisième concert symphonique "Épopées" à l’Opéra Grand Avignon dans le cadre de sa saison 2022-2023, l’Orchestre National Avignon-Provence (l'ONAP) placé sous la direction du chef d'orchestre Kaspar Zehnder, avait invité le violoniste Léonard Schreiber. Au programme, l’incontournable et redoutable concerto pour violon et orchestre de Jean Sibelius, mais aussi la Symphonie n°2 de Max Bruch et Loney Waters, du compositeur britannique John-Ernest Moeran.

Une programmation éclectique, véritables Épopées pour 1h50 de pur bonheur !

"Loney Waters de John-Ernest Moeran"

La soirée fut introduite par Loney Waters de John-Ernest Moeran, compositeur anglais d’origine irlandaise resté dans l’ombre de ses confrères britanniques. Lonely Waters est certainement sa pièce la plus connue, dégageant une certaine sérénité par ses longues phrases amples et poignantes. Une entrée en matière judicieuse avant les prouesses techniques réalisées par le violoniste Léonard Schreiber lors de son interprétation du concerto de Sibelius.

L’interprétation époustouflante de Léonard Schreiber

"Concerto pour violon et orchestre de Sibelius"

On le sait, l’unique concerto pour violon et orchestre de Sibelius est d’une exigence de technicité hors normes. Léonard Schreiber s’est joué de ces difficultés avec une facilité déconcertante, tout en apportant, notamment dans le 2ème mouvement, une touche émotionnelle des plus séduisantes. Les longues cadences interprétées sans faille grâce à la virtuosité de cet immense artiste, la précision rythmique comme la parfaite justesse et l’homogénéité de son excellemment réalisée avec la complicité des musiciens de l’orchestre d'Avignon placé sous la baguette du grand Kaspar Zehnder, ont fait de cette soirée un moment inoubliable pour le public Avignonnais, sous le charme du début à fin !

Epopees ONAP violoniste Leonard Schreiber
Leonard Schreiber - ©Jacques Jarmasson

De nationalité belge, Léonard Schreiber donne à six ans son premier concert avec l’Orchestre Royal Philharmonique de Flandres et commence à étudier avec le Professeur Leonid Kerbel. Il décroche, à l’âge de quatorze ans, une bourse de la Purcell School of Music de Londres et entre à 16 ans au Royal College of Music où il reçoit l’enseignement de Felix Andrievsky. Il y obtient sa licence (avec la plus haute distinction décernée par le Collège First Class Honour), puis se perfectionne auprès de Levon Chilingirian.

L’Orchestre National Avignon-Provence placé sous la baguette du chef d'orchestre Kaspar Zehnder

Ce n’est pas un hasard si Kaspar Zehnder est régulièrement invité par les plus prestigieuses salles de concerts européennes et par des festivals internationaux d’envergure. Nommé en 2005 Chef Principal du Prague Philharmonia, orchestre qu’il a dirigé jusqu’en 2008, il continue de coopérer étroitement avec cette prestigieuse formation comme chef invité. La direction de Kaspar Zehnder a permis une fois de plus à l’ONAP de s’exprimer pleinement et de mettre en avant les différents pupitres et leurs solistes.

La 2ème symphonie de Max Bruch en point d’orgue de la soirée "Épopées"

Parce qu’assez rarement jouée, la programmation de la 2ème symphonie de Max Bruch a été particulièrement appréciée par les mélomanes de l’Opéra Grand Avignon. Bruch a écrit la Seconde Symphonie en 1870, deux ans après sa Première Symphonie. Le succès de cette dernière avait incité Bruch à composer une nouvelle symphonie. Pourtant, sa deuxième composition symphonique n’obtint pas la même notoriété. D'après le compositeur, l'absence du Scherzo serait la raison pour laquelle cette œuvre n'a pas remporté le même succès que la précédente. En effet, l'œuvre se compose de trois mouvements : Allegro appassionato, ma un poco maestoso en fa mineur, l’Adagio ma non troppo, en mi bémol majeur, et un Allegro molto tranquillo, en fa majeur. Son interprétation par l’Orchestre National Avignon-Provence nous a fait regretter le manque d’adhésion du public de l’époque.