Holly Hyun Choe nommée à la Direction musicale de l’Orchestre national de Cannes (2026-2027)

Holly Hyun Choe prendra en main les destinées artistiques de l’Orchestre national de Cannes pour la saison 2026-2027. Notre interview, exclusive !

L’ère Benjamin Levy va se clore en juillet 2026 après 10 ans d’un travail intense qui a vu la physionomie de l’Orchestre de Cannes se modifier en termes de qualité, de diversification des répertoires et d’attractivité pour le public et surtout honoré dès sa labellisation en tant qu’orchestre national en région par le ministère de la Culture. Fort de tout ce qu’il a apporté à cet orchestre, Benjamin Levy va voguer vers d’autres horizons musicaux, et c’est à la jeune cheffe américano-coréenne Holly Hyun Choe âgée de 29 ans, que la formation, son conseil d’administration, sa présidente Anny Courtade et son directeur général Jean-Marie Blanchard, ont confié à compter de la saison 2026-2027 et pour un mandat initial de quatre ans, la direction musicale de l’orchestre.

Cette prise de fonctions a été formalisée dans les locaux de l’orchestre il y a quelques jours avec la signature du contrat liant désormais Holly Hyun Choe et l’Orchestre national de Cannes et une rencontre particulièrement chaleureuse avec les musiciens et les équipes techniques et administratives.

Holly Hyun Choe nommée à la Direction musicale de l'Orchestre national de Cannes (2026-2027)

Depuis sa première rencontre avec l’Orchestre national de Cannes en juin 2024, Holly Hyun Choe a développé une relation privilégiée avec ce dernier ainsi qu’avec le public azuréen. Elle reviendra diriger la formation cannoise le 22 mars 2026 pour un concert Chostakovitch avec la violoncelliste Luka Coetze au Théâtre Debussy du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes, avant de présenter au printemps 2026 sa première saison à l’Orchestre national de Cannes.

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Holly Hyun Choe, Interview

Connaissiez vous la Côte d’Azur ?

Holly Hyun Choe : Lorsque je suis venue ici pour diriger pour la première fois en juin 2024 l’orchestre de Cannes, je n’avais de cette région que l’image d’une carte postale, le soleil, la mer et le sourire des gens….

Pensiez-vous qu’un jour vous deviendriez la directrice musicale de l’Orchestre national de Cannes ?

Holly Hyun Choe : Il est rare de passer du statut de chef invité à celui de directeur musical lorsqu’on est invité à diriger un orchestre.  Il est vrai que lorsque j’ai dirigé la première fois l’orchestre de Cannes, le courant est bien passé entre les musiciens et moi et j’ai été enthousiasmée par le niveau et la qualité de ces musiciens et par notre progression commune entre la première répétition et le concert. Je n’y pensais pas alors mais je suis heureuse que les choses se soient passées de cette façon.

Quelles sont pour vous les principales qualités d’un chef selon vous ?

Holly Hyun Choe : Dans ce monde si difficile et dans ces temps si compliqués, il me semble qu’il faut laisser une grande place à l’empathie et à l’écoute. La musique permet cela car elle réunit dans un même lieu des gens de toutes conditions, de tous âges et de toute provenance qui vivent ensemble la même expérience. Le chef doit avant tout avoir conscience de cette connexion véritablement privilégiée. Et puis il y a le soin que l’on apporte à la gestuelle qui doit être naturelle et qui est centrale dans la direction musicale pour incarner la musique de manière expressive et communiquer l’émotion.

Quelles ont été vos premiers contacts avec la musique ?

Holly Hyun Choe : Ma mère était passionnée de jazz et nous en écoutions beaucoup à la maison ainsi que la musique pop des années 70. J’ai appris à jouer de la clarinette un peu par hasard, je ne regrette rien mais si c’était à refaire, je choisirai le ….violoncelle. J’ai fait ensuite partie de Marching Bands, ce qui m’a familiarisé avec l’approche rythmique de la musique. À 17 ans, je suis devenue leader d’une fanfare qui avait l’occasion de jouer avant les matchs de football américain sur les stades. Le groupe comportait 120 musiciens et j’ai beaucoup aimé cela. Ensuite j’ai dirigé une harmonie d’instruments avant à Boston en 2016, C’est à l’occasion d’un stage de direction d’orchestre à Zurich, que tout a basculé et que ma vocation s’est décidée. Mon professeur d’alors m’a dit qu’il m’avait remarquée grâce au naturel et à l’expression de ma gestuelle et c’est finalement cela qui a décidé de mon futur.

Est-ce qu’il est plus difficile de devenir chef d’orchestre lorsqu’on est une femme ?

Holly Hyun Choe : Lorsqu’on est un bon musicien on peut gagner le respect et la considération quelque-soit son sexe et pour ma part je souhaite être perçue avant tout comme une musicienne et non comme une femme. J’ai eu des expériences à la baguette au cours desquelles je sentais au premier abord le regard sceptique des musiciens qui étaient devant moi. Ce qui m’a frappé, c’est leur changement d’attitude qui a évolué au fil des répétitions vers un respect et je sentais que le fait d’être une femme n’avait plus aucune importance pour ces musiciens. C’était une sensation très agréable.

Vous êtes également chef de l’orchestre de la radio norvégienne et vous dirigez régulièrement d’autres orchestres. Comment organisez-vous votre carrière par rapport à ses engagements puisque vous venez d’être désignée comme directrice musicale de l’Orchestre national de Cannes ?

Le fait de pouvoir diriger des formations différentes est une chance car cela me permet d’aborder différents aspects du répertoire. Il y a vraiment une complémentarité entre ces différents activités. C’est le cas avec mon orchestre de la radio Norvégienne et maintenant celui de de Cannes et à travers tous mes engagements de chef invitée. Je me réjouis de cette collaboration future.