Publié le 30/11/2023

Le Thor : Les belles ambitions de Sophie Duffaut, nouvelle directrice de l’Auditorium Jean Moulin

« Demain, l’Auditorium sera la salle clé du Vaucluse, la salle où tout le monde se retrouve… » Rencontre avec Sophie Duffaut, nommée à la direction de l’Auditorium Jean Moulin au Thor, depuis avril 2023.

Sophie Duffaut directrice Auditorium Jean Moulin Le Thor spectacles en vaucluse

Sophie Duffaut, jeune maman d’une petite Maya Rose, a bien connu l’Auditorium Jean Moulin situé au Thor en Vaucluse, salle de spectacle vivant en Vaucluse, puisque son père, Raymond Duffaut, le dirigea pendant 35 ans. C’est dire combien ce lieu résonne dans le cœur de la nouvelle responsable. C’est avec plaisir et le désir d’innover dans la continuité qu’elle a pris la direction de la structure.

Créé en 1984 à l’initiative du Département du Vaucluse, l’Auditorium Jean Moulin du Thor, avec une salle de près de 600 places, offre des spectacles de qualité, un programme alléchant alliant danse, cirque, musique et théâtre. 

Interview de Sophie Duffaut, responsable de l'Auditorium Jean Moulin

Qui êtes-vous Sophie Duffaut ?

Sophie Duffaut - J’ai 35 ans, je suis maman d’une petite fille de quatre mois. Beaucoup de choses sont arrivées en 2023 dans ma vie. Je suis la responsable  de l’Auditorium depuis le mois d’avril. Avant cela, j’avais mon agence artistique dans le domaine de l’opéra, pour les artistes lyriques, chefs d’orchestre, metteurs en scène, etc. que j’ai ouverte pendant quatre ans, juste avant le COVID. C’était forcément un planning un peu compliqué. C’était quand-même une très belle aventure mais quand il y a eu cette opportunité à l’auditorium j’ai postulé. Cela faisait très longtemps, depuis toujours, que je voulais m’occuper d’une salle de spectacles de ce type, c’est-à-dire qui puisse offrir un panel de spectacles qui plaisent aux spectateurs et que ce ne soit pas lié seulement à un spectacle particulier. Là, c’est vraiment très intéressant de pouvoir travailler avec toutes sortes de spectacles et de publics. C’est très épanouissant. Avant cela, j’ai débuté aux Chorégies d’Orange, également à l’Opéra, au Théâtre de l’Odéon à Marseille où j’étais l’adjointe du Directeur. Ce sont des années qui ont été également épanouissantes, constructives…

Etes-vous bien sûre d’avoir 35 ans pour,  déjà, avec une telle carrière ?

« Fière et Honorée »

Sophie Duffaut – (rires) Et oui ! J’ai eu la chance d’avoir des opportunités très tôt. J’étais Directrice de production aux Chorégies d'Orange à l’âge de 20 ans. J’ai travaillé en fait dès l’âge de 15 ans aux Chorégies, l’été, quand le lycée se terminait. Après mes études j’ai eu l’opportunité d’avoir ce poste et il est vrai que ma carrière a commencé très jeune. Les choses se sont enchainées toutes ces années. Ça a demandé beaucoup de travail évidemment mais j’ai eu beaucoup de chance que j’ai su saisir. Je suis à 35 ans à la tête de l’Auditorium et j’en suis très fière et honorée. C’est une histoire particulière pour moi évidemment puisque mon père était directeur de l’Auditorium à sa création et pendant plus de 35 ans. Il est vrai que me retrouver là dix ans plus tard son départ, c’est personnellement touchant et émouvant. 

Vous avez donc été nommée par le Département.

Sophie Duffaut – Tout à fait ! En fait, l’Auditorium est un service du Département. 

Si je comprends bien vous aimez l’art sous toutes ses formes.

Sophie Duffaut – Presque sous toutes ses formes. C’est vraiment le spectacle vivant qui m’a toujours attirée. J’ai grandi là-dedans donc forcément ça aide, je pense. La culture spectacle vivant m’intéresse vraiment. Je suis un peu moins attirée par l’art pictural, l’architecture.

J’imagine que vous aimez l’Italie…

Sophie Duffaut- (Rires) Oui, j’aime beaucoup l’Italie ! Cela fait partie des pays qu’on apprécie pour sa culture, pour son alimentation puisqu’on y mange très bien. On y boit de bons cocktails. C’est vrai que la culture italienne est assez riche en particulier dans le monde de l’opéra effectivement. 

Quelle est votre vision de ce que doit être l’Auditorium ?

« Mélanger les genres tout au long de l’année, c’est captivant. »

Sophie Duffaut – J’aime beaucoup les spectacles d’humour, les pièces de théâtre, la danse, les concerts. Pouvoir mélanger les genres tout au long de l’année, c’est vraiment captivant. Quand j’ai présenté mon projet au département, mon idée était que l’Auditorium soit ouvert au plus grand nombre, que ce soit une salle où tout le monde puisse se retrouver à un moment donné dans l’année, que ce soit une salle de divertissement. Effectivement, de faire venir des têtes d’affiche, des comédiens, des artistes qu’on voyait un peu moins en Vaucluse parce que les programmations ne s’y prêtaient pas forcément. Il fallait aller à Marseille, Montpellier ou même à Paris pour voir ce type de spectacle. Je voudrais vraiment que l’auditorium retrouve cette lignée-là et que l’on soit accessible et ouvert à toutes les générations de spectateurs. 

Ce mélange de spectacles a été initié par votre père ?

Sophie Duffaut – Oui, l’Auditorium avait déjà ce type de programmation avec une grosse programmation de spectacles scolaires car l’Auditorium est très bien situé. Nous avons des parkings qui peuvent accueillir facilement des bus. C’est une salle qui s’y prête bien. Entre la scène et la salle le rapport est très bon et cela permet, pour les scolaires, d’avoir toutes formes de spectacles. Il y avait aussi cette signature-là. Je suis venue petite à l’auditorium voir toutes sortes de spectacles. Montserrat Caballé est venue faire un concert ; on a eu du Gad Elmaleh, du Jamel Debbouze…

C’est sans-doute ce qui ajoute à l’originalité et à la spécificité de cette structure…         

Sophie Duffaut – Oui, le but est que l’auditorium rayonne en Vaucluse, qu’il ait cette identité sans pour autant qu’on se marche les uns sur les autres et qu’on entre en concurrence avec les autres salles de spectacle qui se sont beaucoup développées en Vaucluse. Il suffit de travailler ensemble et en intelligence pour que le public s’y retrouve aussi et puisse avoir une belle proposition de spectacles à travers le territoire. 

Quand on est la responsable d’une telle structure, de quoi s’occupe t’on, de l’artistique, de la gestion, de tout ?

Sophie Duffaut – De tout effectivement ! En l’occurrence, depuis plusieurs années, c’était uniquement une personne qui était là pour la programmation. Avec l’ouverture du poste que j’ai pris en avril, c’est vraiment la gestion du lieu, que ce soit d’un point de vue administratif ou d’un point de vue artistique. Je suis en charge de la programmation de la salle, mais j’ai aussi en charge la gestion des membres du personnel de l’auditorium en lien avec les services du Département et la Direction du Pôle Culturel du Département. 

Est-ce que vous prévoyez autre chose dans la programmation ?

« Des résidences de spectacle de manière inédite »

Sophie Duffaut- Les résidences d’artistes, de spectacles, existent déjà, mais je désirerais que ce soient des résidences de spectacles inédits qui se fassent à l’Auditorium pour, créés ici, pour, par la suite, partir en tournée.

Vous avez aussi beaucoup de rapport avec la danse…

Sophie Duffaut – Oui, on essaie de maintenir des partenariats et des bons rapports avec le domaine de la danse. On essaie de proposer des choses différentes de celles qui sont sur le territoire. On collabore avec le Ballet de l’Opéra d’Avignon, avec les Hivernales qui viennent faire un spectacle scolaire chaque année, avec la Compagnie Julien Lestel, les ballets plus classiques comme Casse-Noisette et avec des producteurs privés.

Si vous deviez me dire ‘Demain l’Auditorium, ce sera’, vous diriez ?

Sophie Duffaut – Demain, l’Auditorium, ce sera la salle clé du Vaucluse, la salle où tout le monde se retrouve pour passer un bon moment divertissant. J’ai grand plaisir à voir le public, nombreux, venir et revenir à l’auditorium. Beaucoup de spectacles affichent complet pour la saison. Je suis ravie de voir cela et de voir le public heureux.