Publié le 24/01/2024

Une flûte enchantée, le souffle de la paix à l’Opéra Grand Avignon

Samedi 20 et dimanche 21 janvier, l’Opéra du Grand Avignon a proposé un opéra participatif d’après la célèbre oeuvre de Mozart La Flûte enchantée, pour un véritable événement ouvert au plus grand nombre : un projet inclusif qui intègre tous publics, des plus jeunes scolarisés au public empêché.

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©Alessia Santambrogio

Certes le principe de l’opéra participatif existait déjà à l’Opéra Grand Avignon, mais avec « une flûte enchantée, le souffle de la paix », après Carmen et Les rêveurs de la nuit, on est pleinement au cœur du projet de territoire du Grand Avignon qui veut ouvrir  au plus grand nombre et peut-être aussi quelque part le démystifier, à commencer pour les enfants. Cette adaptation très réussie, aura probablement permis à nombre d’enfants de découvrir la magie de l’opéra et leur aura donné envie d’y retourner.

Une flûte enchantée comme souffle de la paix, à l'Opéra Grand Avignon

Un opéra participatif

En coproduction avec Teatro Sociale di Como AsLiCo, Opéra de Rouen-Normandie, Bregenzer Festspiele. Avec le soutien de Next Stage - Fedora pour le projet d'accessibilité

Chantée en Français, Une flûte enchantée présente un format  raccourci, puisque si les opéras traditionnels sont plus proches des 3 heures de spectacle, l’opéra participatif a lui, une durée d’environ 1h15. Il comporte toutes les composantes de l’opéra avec les chanteurs sur scène, des décors, des costumes, une mise en scène et l’orchestre dans la fosse. La particularité étant qu’à certains moments le chef d’orchestre se tourne vers la salle, il lève sa baguette et c’est au public de chanter. Le public devient alors acteur et chanteur dans la représentation. Et on peut dire que le défi relevé par le directeur de l’opéra Grand Avignon Frédéric Roels est largement gagné, tant les enfants comme les adultes ont joué le jeu en participant activement aux chants, avec un plaisir non dissimulé. Il faut dire que le choix de La Flûte enchantée de Mozart, grand titre s’il en est, comporte des airs célèbres bien connus de tous, comme  le fameux air de la reine ou celui des clochettes, ce qui simplifie l’apprentissage des chants. 

©Alessia Santambrogio

L’accessibilité aux publics empêchés

Un effort considérable a été fait pour une accessibilité aussi aux personnes en situation de handicap, que ce soit visuel, auditif ou moteur.   

Jessica Le Pape, responsable médiation et actions culturelles à l’Opéra Grand Avignon précise l’Opéra a travaillé avec l’association Urapeda, spécialiste de la question, sur une chorégraphie en langue des signes française. Nous avons également réalisé avec l’Unapei un livret facile à lire et à comprendre, pour les personnes en situation de handicap, dyslexiques ou qui ne parlent pas très bien le français. Nous avons réalisé des maquettes en relief et en braille des personnages et du décor, mais aussi de l’opéra et de la salle.

Enfin, l’Opéra a aussi travaillé avec l’Institut médico-éducatif Saint-Ange, à Avignon, pour faire fabriquer à ses élèves une maquette du décor. On se sert de l’art comme levier d’inclusion, l’art et la culture permettent de dépasser beaucoup de choses, précise Isabelle Beaugendre, cheffe de service à l’IME de Montfavet, et Bruno Pradaletle directeur de l’IME d’ajouter La déficience intellectuelle n’implique pas une déficience sensorielle, la même sensibilité à l’art est ressentie.

©Alessia Santambrogio

Une démarche pédagogique

Afin d’apprendre les chants, 4 séances scolaires étaient prévues les 18 et 19 janvier pour les élèves d'établissements scolaires du département et hors département. 

Sept chants participatifs ainsi qu’une chorégraphie en langue des signes française étaient proposés aux élèves qui ont travaillé depuis la rentrée sur l'œuvre.

Bien entendu tout cela impliquait une préparation d’une part dans les écoles par l’intermédiaire des enseignants, qui, eux-mêmes, se sont formés via des ateliers en amont et la préparation du public qui fut réalisée grâce à d’autres ateliers les 6 et 13 janvier avec  un « petit rafraîchissement de la mémoire » juste avant la représentation. 

©Alessia Santambrogio

Debora Waldman à la baguette

Le projet a été coproduit avec l’ AsLiCo (Teatro Sociale di Como) et l’Opéra de Rouen sur une mise en scène de Caroline Leboutte, qui a déjà eu plusieurs expériences dans l’opéra participatif.

C’est un combat entre les forces de la lumière menées par Zarastro et celles de l’obscurité de la Reine de la nuit, et la progression de l’ombre vers la lumière de Tamino et Pamina commente Frédéric Roels, directeur de l’Opéra Grand Avignon.

De jeunes chanteurs et deux comédiens tous Français  constituent la distribution dirigés par Debora Waldman, la directrice musicale de l’Orchestre national Avignon-Provence. L’Air de la Reine, tant redouté, a été parfaitement maîtrisé par Inés Lorans. Un argument de plus pour faire aimer l’opéra à nos jeunes, la pertinente transposition à l’époque contemporaine mise en scène par Caroline Leboutte. L’opéra participatif d’après La Flûte enchantée de Wolfgang-Amadeus Mozart a réuni sur scène comme en coulisses d’excellents artistes qu’il convient de citer ici. 

©Jacques Jarmasson

De l’ombre 

Traduction française musicale et dramaturgie de Caroline Leboutte 
Arrangement musical Giacomo Mutigli, avec la participation de Véronique Tollet Editions Casa Ricordi Direction musicale Débora Waldman
Mise en scène Caroline Leboutte 
Décors et costumes Aurélie Borremans
Lumières Nicolas Olivier 
Vidéo Damien Petitot 
Chorégraphe Isabelle Lamouline
Etudes musicales Ayaka Niwano 

A la lumière sur scène

Tamino Julien Henric
Pamina / Deuxième Dame Charlotte Bonnet
Sarastro / Prêtre / Homme en armes Jean-Denis Piette
La reine de la nuit / Première Dame Inès Lorans
Papageno / Prêtre / Homme en armes Timothée Varon
Papagena / Troisième Dame Julia Deit-Ferrand
Monostatos/ Presse (acteur) Marco Guillemet
Presse (actrice) Madeleine Peylet