« COSMOS ou Les Fantômes de l’Amour » de Jean-Michel Othoniel – Exposition à Avignon

Pour célébrer les 25 ans de « Capitale Européenne de la Culture » et au programme d' Avignon Terre de Culture 2025, la Cité des Papes présente sa grande exposition de l'été « COSMOS ou Les Fantômes de l’Amour » de Jean-Michel Othoniel, artiste de renommée internationale du monde de l’art contemporain.

« COSMOS ou Les Fantômes de l’Amour » de Jean-Michel Othoniel - Grande Exposition à Avignon

On attendait cet événement avec une certaine impatience. Cette exposition d’Avignon arrive à point nommé pour montrer l’étendue magistrale du travail de Jean-Michel Othoniel qui trouve sa juste place dans la lignée des grands courants de l’histoire de l’art du XXème et XXIème siècles.

Un parcours d'exposition entre le Palais des Papes et 10 musées de la ville d'Avignon

L’exposition « COSMOS ou Les Fantômes de l’Amour » de Jean-Michel Othoniel ouvre ses portes au public avec des sculptures monumentales exceptionnelles qui s’invitent au Palais des Papes, cœur névralgique de la cité patrimoniale et historique, et dans les 10 musées que dénombre la ville d'Avignon.

Doté d’un imaginaire fécond, Jean-Michel Othoniel nous entraîne dans son monde coloré, d’une intense poésie offrant un hymne à l’amour, dont l’intensité et le renouvellement de ses œuvres nous subjuguent dans la beauté de son art.

L’univers fantastique de Jean-Michel Othoniel s’empare de la ville d'Avignon

Avec près de 260 œuvres exposées dont 140 œuvres produites pour l’occasion, suivant la conception et le montage de ses œuvres monumentales, Jean-Michel Othoniel nous entraîne dans son monde coloré façonné de « perles de verre » soufflées à la main, enfilées comme d’immenses colliers libres avec ses pourpres, ses dorés, ses argentés, ses noirs, ses couleurs chaudes empruntées de l’époque de la Renaissance et de « pavés de verre », teintés de noirs, d’argent ou d’un bleu acier.

L’artiste nous oblige, presque, à garder notre regard en alerte. L’œuvre sculptée se déploie de salles en salles des musés et vestiges patrimoniaux, comme un enchantement de tous les instants. Se renouvelant sans cesse, l’œuvre est habitée par cette magie incarnée, à jamais devenue signature, introduisant par la même une féérie fantastique.

L'influence de Pétrarque dans “Cosmos ou les Fantômes de l’Amour”

Le parcours dans la ville d'Avignon, souhaité et redessiné pour l’occasion par Jean-Michel Othoniel s’inspire des 633 sonnets écrits par Francesco Petrarca dit Pétrarque - célébré comme l’un des plus grands auteurs de la Renaissance, vivant à Avignon : sa poésie simple et lumineuse résonne d'un coup de foudre amoureux pour Laure de Sade. Racontant la même histoire, selon différents moments de son existence, ses écrits portent une certaine dévotion et demeurent jusqu'à nos jours, le poète de l’ineffable bonheur et de la douleur d’aimer.

Transformant la ville à travers une fantastique déambulation d’œuvres monumentales qui captent la lumière et l’imagination, Jean-Michel Othoniel s’empare des lieux comme l’Amour s’empare des cœurs. Les visiteurs sont entrainés par une sorte de réinterprétation de l’espace, créant un parcours d’une grande virtuosité poétique. Irrésistiblement et irréversiblement, la ville papale se transforme, se métamorphose elle-même sous le joug de son inspiration créatrice « foisonnante ».

Au Musée du Petit Palais, Louvre en Avignon qui compte les plus beaux tableaux des primitifs italiens, l’artiste présente des œuvres faisant le lien à la collection, à la Chapelle Saint-Claire, lieu du coup du foudre entre Pétraque et Laure de Sade, Jean-Michel Othoniel a installé un immense cœur rouge avec une porte en or, comme pour symboliser l’amour jamais conquis - les Bains Pommer donnent lieu à une installation de 12 sculptures fontaines en verre doré… le Musée Lapidaire, le Muséum Requien, le Musée Calvet n’échappent pas à l’univers d’Othoniel… tandis que la Collection Lambert présente les premières œuvres de l’artiste…

Au Palais des Papes, cœur de la Cité papale : l’expo qui transcende la visite

A l’aplomb de l’imposante enceinte du palais, Place du Palais, l’artiste a souhaité - en préambule présenter un « Astrolable ». Une imposante sculpture mobile, sur pied, de 10 mètres de hauteur faite de « Perles de verre » Murano soufflées créant une sorte d’enfilade d’immenses colliers entrelacés avec ses dorés, ses argentés, ses noirs s’imposant à la fortification épaisse du Palais.

Forgeant dès le départ l’imaginaire du visiteur, un autre de la même monumentalité se répond à l’intérieur de l’enceinte, dans le « Cloître » du palais.

L'artiste Jean-Michel Othoniel investit le Palais des Papes en grand format

Faisant corps avec le site, Jean-Michel Othoniel s’empare des lieux…offrant aux 15 salles que compte le Palais des Papes, des œuvres inédites et envoûtantes faisant la part belle à une véritable déambulation, offrant ainsi un parcours artistique aussi spectaculaire qu’émouvant.

Chaque lieu et espace s’enrichissent mutuellement, laissant libre-cours à cette dimension poétique, chère à l’artiste.

Opérant une magie surprenante et se muant aux salles imposantes du palais, les œuvres s’offrent à nous. Réinventant à chaque fois un nouvel univers mué par cette dimension poétique révélée par des formes voluptueuses et généreuses, tout l’Œuvre reste  presque "intouchable". Elles ne sont qu'Œuvre de contemplation.

« Le Tombeau de l’Amour »

Ainsi, à la Chapelle Saint-Jean, l’artiste présente « Le Tombeau de l’Amour », une installation in-situ creusée dans un sol de brique bleu glacier nous propulse dans son univers, dans la Chambre Antique du Camérier une sculpture « Yardang » en briques d’inox poli-miroir de 4 mètres de hauteur prend place, suivie d’une série de douze sculptures abstraites « Les Constellations » représentant les douze signes du Zodiaque sont présentées en suspension dans la Chambre du Parement…Dans la Tour des Anges, le visiteur est invité à traverser une forêt de « Colliers » et d’«Amants » suspendus en verre de Murano.

Puis, une fontaine vient réveiller le jardin médiéval. Dans la salle des Festins, l’exposition est aussi l’occasion pour Jean-Michel Othoniel de dévoiler au public, soixante peintures issues de son herbier merveilleux, jamais présentées en France. Des tableaux fascinants à l’encre sur feuilles d’or blanc - Fleurs de pivoine, de rose, de chrysanthème, de glycine ou de passiflore - s’animent en formes fluides sur des fonds précieux, révélant le lien profond de l’artiste avec la peinture et la botanique…

Point culminant, la grande Chapelle accueille pour la première fois des œuvres suspendues aux ogives de la voûte. Une série de 4 sculptures monumentales des « Cosmos » géants de 6 mètres de diamètre envahissent la Grande Chapelle du Cloître. Reprenant le déplacement des planètes, créant de grands mobiles-stabiles, nous sommes happés par cette fantastique installation. Au sol, une étendue de briques bleues-acier sculptées en forme de tourbillons, proche d’un huit reprend l’idée de l’infini, pavant cette immensité des lieux.

« La Rose d’or »

Pour finir, la tradition voulait que les Papes donnèrent aux hôtes de marques et de grande piété, lors du Vendredi Saint, une rose d’or sans épine.

Ainsi, pour ne pas trahir cette tradition, Jean-Michel Othoniel a fait installer « La Rose d’or » présentée au Petit Palais (Paris, 2022), une rose d’or sans épine, clôturant la fin de ce parcours à couper le souffle.

Un parcours inédit et des œuvres exceptionnelles

« Cosmos ou les Fantômes de l’Amour » de Jean-Michel Othoniel restera très probablement parmi les expositions plus abouties de l’histoire déjà riche du Palais des Papes, une exposition qui rentrera dans l’histoire de l’Art Contemporain, où la notion de beauté dans l’art devient une sensation nouvelle, que l’on peut à nouveau apprivoiser. Loin des vicissitudes du monde, tout l’Œuvre de Jean-Michel Othoniel opère et nous fascine, au point de revenir sur ces lieux, tant la magie opére !

Et pour ceux qui aiment la danse contemporaine, Carolyne Carlson qui a débuté sa carrière dans la cour d’Honneur du Palais des Papes, la clôturera avec sa dernière création avec 3 œuvres de Jean-Michel Othoniel, présentées sur le plateau de danse, les 1^er et 2 Août 2025. Bref, pour toutes ses raisons… un rendez-vous à ne pas manquer !

La quête du verre de Murano

Depuis la fin les années 1980, du dessin à la sculpture, de l’installation à la photographie et de l’écriture à la performance, l’artiste invente un univers aux contours multiples.

Privilégiant les matériaux aux propriétés poétiques et sensibles, Jean-Michel Othoniel commence par réaliser, des œuvres en cire ou en soufre. Mais l’introduction du verre marque un véritable tournant dans son travail.

Collaborant avec les meilleurs artisans de Murano, en Inde et en Suisse, il explore les propriétés de ce matériau qui devient sa signature. Pétri de curiosité et mû par l'envie de faire, Jean-Michel Othoniel s’engage à renouveler le langage de la sculpture contemporaine en « poétisant » les espaces qui lui sont impartis, puis consécutivement, participe à « ré-enchanter » le monde.

Désormais, ses œuvres prennent une dimension architecturale et rencontrent volontiers les jardins pour lesquels Jean-Michel Othoniel assouvit une véritable passion ou les sites historiques et patrimoniaux qui, transformés par son regard et ses installations deviennent d’autres lieux, dans le monde entier.

Jean-Michel Othoniel, un artiste au parcours des plus prestigieux

En 1996,Jean-Michel Othoniel devient pensionnaire de la Villa Médicis. C’est ainsi, qu’il commence à faire dialoguer ses œuvres avec le paysage, suspendant des colliers géants, dans les jardins de la Villa Médicis …puis dans les arbres du jardin Vénitien de la Collection Peggy Guggenheim (1997), ainsi qu’à l’Alhambra et au Generalife de Grenade (1999).

Autre moment et non des moindres, pour l’année 2000, Jean-Michel Othoniel répond pour la première fois à une Commande Publique, celle qui le fera connaître, transformant la station de métro parisienne du Palais-Royal, Place Colette face à la Comédie Française, en « Kiosque des Noctambules » : une double couronne de verre et d’aluminium dissimule un banc destiné aux rencontres fortuites dans la ville endormie.

Après de nombreuses expositions à travers le monde, puis successivement entré, en octobre 2021, à l’Académie des Beaux-Arts, en empruntant le siège d’Eugène Dodeigne, le célèbre sculpteur belge, Jean-Michel Othoniel est propulsé au firmament de l’art contemporain.

La très belle exposition au Musée du Louvre, une consécration exceptionnelle pour un artiste vivant, « La Rose du Louvre » (Paris, 2020) marquera les esprits et montrera son intérêt pour les fleurs « en lançant une sorte de chasse aux trésors, en cherchant à identifier les espèces florales représentées dans les tableaux du musée ». Il en résultera une série de peintures à l’encre sur fond d’or blanc … Et son installation présentée au Petit Palais (Paris, 2022), « Le Théorème de Narcisse » forgeront tout son Œuvre.

Bref, Jean-Michel Othoniel, un artiste au sommet de son art !

Informations Pratiques Exposition "Cosmos ou les Fantômes de l’Amour" de Jean-Michel Othoniel Avignon

28 Juin 2025 au 4 Janvier 2026
Lieux d'exposition :
Le Palais des Papes, le Pont d’Avignon, le Musée du Petit Palais–Louvre en Avignon, le Musée Calvet, le Muséum Requien, le Musée Lapidaire, le Couvent Sainte-Claire, les Bains Pommer, la Collection Lambert et la Place du Palais.