Visa pour l’image à Perpignan. Le 37ème festival de photojournalisme fait aussi la part belle à la photo-paysage

Visa pour l'image à Perpignan, la part belle à la photo-paysage pour son festival 2025.
C’est pas toujours facile pour se retrouver dans un festival éminemment tourné vers le photojournalisme, celle de l’actualité internationale ou politique, qui fait la une des journaux sur les quatre continents. Le mérite de ce rendez-vous de la photographie est de montrer les clichés qui ne sont pas tous sélectionnés dans les médias. Moment de vérité ou affirmation que la photographie tient toujours la chandelle des grands médias internationaux, Visa pour l’image à Perpignan s’est tenu du 30 aout au 14 septembre 2025, l’occasion pour nous de faire le bilan des rencontres, mais également de faire un portrait du photographe George Steinmetz qui a présenté des clichés vus de haut, avec un vrai sens du réalisme artistique.

Des Visa pour l'image qui récompensent des photographes après un travail de plusieurs mois d’immersion pour eux

Le prix le plus prestigieux du festival a été décerné ce samedi 6 septembre à Ivor Prickett du New York Times pour son travail d’investigation sur la guerre du Soudan (Visa d’or news).

Le Visa d’or magazine est revenu à Brent Stirton (Getty Images) pour ses magnifiques photos sur le plus grand parc d’Afrique (Virunga), présentant des prises de vues au Congo (RDC) sur les soigneurs mais aussi sur le réseau de contrebandiers soutenus par le Rwanda qui cherche à pillier les richesses de la faune sauvage.

Le Visa d’or humanitaire du CICR pour Saher Alghorra (Zuma press), pour son travail dans l’enclave palestinienne à Gaza.

Figaro Magazine a récompensé le travail de George Steinmetz (Visa d’or d’honneur). Ce sont les grandes exploitations sur l’élevage intensif vues par un drone que les organisateurs ont privilégié.

Vingt cinq accrochages pour des centaines de clichés exposés

Jean-François Leroy l’organisateur a l’habitude d’évoquer « Depuis 1989, c’est le seul rendez-vous du photojournalisme dans le monde, on ne cherche ni à dénoncer, ni à plaire à qui que ce soit, c’est important que les photographes puissent se retrouver à Perpignan, ville où ces installations sont visibles dans plusieurs lieux emblématiques ».

Si les thèmes abordés font échos aux grands évènements internationaux, c’est toujours la guerre à Gaza, ou l’Ukraine qui ont cette année eu, le plus de visiteurs. La campagne de Trump a été relatée par plusieurs clichés pris par Adam Gray (American Madness).

Le couvent des minimes, l’église des dominicains, la caserne Gallieni ou l’hôtel Pass sont les principaux centres d’exposition gérés toutes l’année. Pierre Conte le président de l’association « Visa pour l’image » a l’habitude de dire « Visa pour l’image est un média à part entière » depuis plus de 35 ans ces images qui font l’actualité du monde enrichissent la connaissance de l’actualité au travers le regard des meilleurs photographes.

George Steinmetz et l’originalité de ses prises de vues aériennes

Si George a commencé le parapente motorisé en 1997 par nécessité, suite au désistement d'un pilote qu'il avait engagé pour un travail au Niger. Aujourd'hui, il considère qu'en photographie, le parapente est une excellente solution pour survoler les plus beaux endroits de la planète. Aux USA, vous êtes libre de voler, ailleurs les contraintes sont minimes, (ni piste, ni permis, ni pilote autre que vous-même). Par cette facilité, le survol des sujets à photographier, lui permet de prendre des clichés aériens plus intimes. « J'adore prendre de la hauteur », explique-t-il. « Je pense que cela offre une perspective à laquelle la plupart des gens ne sont pas habitués. D'en haut, on peut voir la grandeur des choses ».

Question technique, en parapente, les deux qualités qu'il recherche sur un appareil photo sont la fidélité et la fiabilité. Il doit souvent prendre des photos en fin de journée ou utiliser une sensibilité ISO extrêmement élevée en raison de « conditions de vol plus ou moins bonnes ».Avec une méthodologie digne d’Antoine de Saint Exupéry, ses photos passant de l’argentique au numérique, Il avoue dans ses citations, que son appareil photo actuel, le Canon EOS 5DS R, lui offre des possibilités qui auraient été inimaginables il y a encore peu.

La photo paysage de Steinmetz uniforme aisément le sujet, au couvent des minimes le photographe nous délivre un travail esthétique toujours vu d’en haut. Ses clichés photographiques couvrent la période de 2018 à 2022. Soucieux de l’alimentation et des ouvrages agricoles George Steinmetz évoque la rudesse des paysans qui sont obligés d’avoir souvent des conditions modestes pour cultiver la terre. Ses photos marquent aussi l’évolution qui s’opère dans l’agriculture écologique du XXIème siècle, masquant la malnutrition dans les pays pauvres.

Un bilan qui d’année en année renforce l’idée que le photojournalisme est un certain oeil du monde

Peut-on se passer des photographes de presse ? Dans les conflits internationaux, l’idée germe dans la tête de certains hommes politiques, qui ne souhaitent pas voir l’irréfutable en ce qui concerne les actes de cruauté. Si les journalistes aujourd’hui maintiennent une profession en mutation, la photo reste dans les grands médias un point convergeant sur l’utilité et la nécessité de témoigner. Cette année la 37ème édition a vu encore un grand nombre de Catalans Espagnols venant pour certains de Barcelone converger vers les Pyrénées Orientales pour passer un week-end et profiter de ces expositions, du coup un grand nombre d’airbnb ont affiché « complet ».