Publié le 22/11/2023

Un tout nouveau Musée des Beaux-Arts à Draguignan

Le Musée des Beaux-Arts de Draguignan vient de rouvrir ses portes, histoire de retracer l’art entre le passé et la modernité en déambulant dans ce lieu historique autour d’une collection constituée de 150 œuvres du XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui.

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Le Musée des Beaux-Arts de Draguignan (département du Var), musée d'art et d'histoire, a rouvert ses portes le 16 novembre 2023 après 5 ans de travaux, pour découvrir une architecture entre passé et modernité, et 150 œuvres exposées pour raconter une histoire de l’art autour d’une collection constituée du XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Aux côtés de cette exposition permanente, le Musée des Beaux Arts de Draguignan accueillera également deux expositions temporaires par an.

Un Musée tout nouveau, tout Beaux-Arts à Draguignan

Une architecture entre passé et modernité

Accueilli dans un vaste espace d’où s’élève un escalier en hélice pour un déploiement vers les étages supérieurs, le visiteur est d’emblée conquis par cette lumière zénithale qui irrigue les lieux. A cette approche très contemporaine de l’architecture avec ses murs blancs et son mobilier de bois clair, c’est pourtant dans une enfilade de pièces rénovées dans le goût du XVIIIe siècle sur un espace muséal de 1200 m2 que sont présentées quelques 150 œuvres d’art.

L’ambition culturelle d’une ville

Au cœur même de la ville de Draguignan, l’ouverture du Musée des Beaux-Arts après six années de rénovation, à la suite d’autres réalisations, permet d’ancrer la culture parmi les priorités de la politique municipale. Mais sa situation dans le centre historique en cours de rénovation est aussi un atout supplémentaire pour son développement touristique.

Yohan Rimaud Conservateur du Musée des Beaux-Arts de Draguignan - ©Marie-Céline

Des œuvres pour une histoire provençale

C’est dans un ancien couvent bâti en 1628 et converti en résidence d’été en 1751 par l’évêque de Fréjus, Martin du Bellay, puis acquis par la ville en 1940 que naît l’idée d’un musée. Construit à partir d’un fond archéologique, de tableaux et de sculptures provenant de saisies révolutionnaires ou de donations, le Musée se constitue alors en annexe d’une bibliothèque. Aujourd’hui s’ouvre une nouvelle ère dans un cadre somptueux pour raconter une histoire de l’art autour d’une collection constituée du XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui.

Au rez-de-chaussée commence un parcours à la scénographie particulièrement séduisante par la qualité de la présentation des œuvres dans des pièces réaménagées dans des tons bleu nuit ou bleu clair. Les dorures et les dessus de portes peints de paysages ou de scènes champêtres complètent un ensemble dévolu à la beauté, voire au luxe, rehaussé par la subtile touche contemporaine d’un sol essentiellement constitué de tomettes noires.

© Marie-Céline

Le choix d’une collection comme une histoire de la curiosité

La visite se réalise d’abord comme un parcours qui place le visiteur dans le sillage des peintres et des amateurs d’autrefois, dans l’esprit du voyage à Rome et du Grand Tour, dans le souvenir de la mythologie du monde méditerranéen et de l’antiquité. C’est alors une succession de pièces répondant chacune à une thématique particulière, et d’abord l’idée d’une installation d’amateur avec sa scénographie particulière, la symétrie des cadres dorés et l’harmonie des couleurs avec des peintures de Philippe de Champaigne, Simon Vouet ou Van Loo. Puis un espace consacré à l’Italie avec une Cascade de Tivoli de Watteau, des vues de Rome et une Vénus sortie du bain de Canova. Un autre salon est davantage consacré au paysage au XIXe et XXe siècle avec des tableaux de Camoin, Marquet ou Renoir, une sculpture de Camille Claudel, Rêverie au coin de l’âtre et même une vaste toile de Vincent Bioules comme une évasion de la peinture vers l’art contemporain.

Au gré d’un cabinet de curiosités ...

Le parcours se réalise ainsi, de découverte en découverte, au gré d’un cabinet de curiosités ou d’une salle d’apparat quand, à l’étage, on découvre un décor de papier peint dans le goût de l’exotisme chinois du XIXe siècle. Ou bien, ailleurs, des éléments en marbre d’un Mausolée ou, plus loin, l’une des pièces majeures du Musée, l’armure d’apparat de François de Montmorency parfaitement restaurée et dont l’éclat résonne avec celui d’un portrait en armure du fils du connétable de Montmorancy provenant de la galerie historique de Louis-Philippe. Sur la mezzanine, une note plus contemporaine s’ajoute par la présence d’une grande toile de Garouste et de la puissance d’une œuvre silencieuse de Djamel Tata.

Une première exposition temporaire, Amable Lombard

Un autre espace est dévolu à des expositions temporaires. Pour son inauguration, le Musée présente quelques 65 dessins d’un enfant du pays, Amable Lombard, représentant de l’académisme du XIXe siècle. L’étude du corps, la perfection anatomique alliée à l’idéalisation du nu dans la mouvance contradictoire du positivisme scientifique prévalent alors dans le goût du Second Empire.

Tel est ce nouveau Musée où vitrines, cimaises et sculptures dialoguent subtilement, ici avec une collection de spécimens d’histoire naturelle, là avec des objets ethnographiques comme une volonté d’ouvrir l’art vers d’autres temps, d’autres territoires. Une belle découverte pour un écrin particulièrement soigné et une passionnante plongée dans l’art d’hier et d’aujourd’hui.

Informations pratiques et horaires d'ouverture du Musée des Beaux-Arts de Draguignan

Musée des Beaux-Arts de Draguignan

9 rue de la République
83000 Draguignan

Ouvert tous les jours de 10h à 18h
mba-draguignan.fr